Jean-Pierre Pagé ouvre la réunion en demandant s’il y a des remarques et commentaires sur le compte rendu de la dernière réunion.
Tout le monde est d’accord pour désigner le groupe sous l’appellation : « Espace-public / Espace privé ».
Une remarque terminologique est faite : plutôt que de qualifier de « notions » ces deux termes, utiliser le mot « sphères », publique et privée .
Geneviève Petiot et Robert Bistolfi s’interrogent sur « l’entrée » à privilégier : droit ou histoire ? Ils pensent qu’il serait bon, si nous commençons par l’entrée historique, de pointer quelques sujets précis. La laïcité et les déplacements d’interprétations du concept, au travers d’exemples précis, comme les signes religieux.
Jean-Pierre Pagé souhaite que nous cernions au plus près notre sujet et que l’on ne s’écarte pas de nos choix initiaux : « unité-diversité » et « habiter la ville-habiter le monde ».
Marie-Claire Germanaud pense que la laïcité est un sujet qui a déjà été abondamment traité, tant par le Cercle que par la Ligue ; que des travaux de grandes qualités sont à disposition ; en conséquences, reprendre ce thème, comme thème central nous conduirait à des « redites » pas forcément meilleures que l’existant.
Cette position est reprise par le groupe qui s’accorde pour dire que cette question de la laïcité se rencontrera forcément dans les travaux à venir, car elle traverse de nombreuses situations. Par exemple : à propos de l’école (dans la ville), nous la retrouverons forcément. Cette question de l’école est à retenir absolument.
Jean-Loup Motchane propose de réfléchir sur le thème des rapports entre espace public et espace privé, à partir des notions : « gratuit et payant ». L’espace public, celui qui permet le rassemblement, la réunion, est progressivement grignoté par les espaces privés, c’est à dire payants. Des lieux comme les musées, les bibliothèques, qui relevaient jusqu’à présent d’une logique de service public (c’est à dire sinon entièrement gratuits, du moins à des tarifs abordables), sont souvent amenés à augmenter leurs tarifs, donc à aller vers la logique des espaces payants. Autre exemple : la publicité à la télévision.
Robert Bistolfi note que notre angle d’attaque se resserre autour d’une question que l’on pourrait formuler ainsi : « quels sont, dans la ville, les lieux de re-création du collectif ? » Il s’interroge : « le retour à la gratuité pour l’accès à des lieux de culture en serait-il un des moyens ? » (se souvenir des arguments développés à une époque où une telle conception des choses était rejetée)
Jean-Loup Motchane revient sur la question de l’urbanisme et son pouvoir structurant sur la vie en société dans l’espace urbain. « Quels sont les moyens donnés aux gens pour l’investir ? »
À la suite de ces échanges, une architecture de notre réflexion se dessine plus précisément.
Nous pourrions commencer par :
– L’approche historique (Pierre Chartier- pour le 18ème siècle particulièrement) – G. Petiot pour l’évolution sémantique des deux termes), puis juridique (J.M. Bellorgey : cadrage juridique, évolution du droit et des concepts)
– Les lieux de re-création du « collectif » dans la ville (l’école, les lieux de culture, la problématique de la gratuité, les inégalités suscitées par la dynamique urbaine). Pour ce point, il reste à trouver la personnalité idoine (sociologue, « penseur », philosophe ?) .
– L’urbanisme, son rôle structurant dans la vie en société, le droit à l’esthétique pour les classes modestes (il est fait allusion sur ce point à la nécessité de faire référence à des personnalités de l’après-guerre comme Le Corbusier, Delouvrier pour son « plan », aux promoteurs des villes nouvelles, ces hommes qui avaient à l’époque une vision longue des choses, inexistante actuellement). Le nom d’Henry Gaudin pour traiter ce thème est avancé. Il est demandé à François Barré et Jean-Loup Motchane de prendre contact avec lui en ce sens.
– Les lieux actuels de re-création des inégalités dans la ville ; la question des banlieues, comme lieux d’exclusion.
Prochaines étapes :
– Geneviève Petiot fera (avec l’aide de Pierre Chartier ) une approche historique sur l’évolution des mots « privé » et « public ».
– une conférence du Cercle en avril avec Jean-Michel Belorgey
– une conférence avec Henri Gaudin
– trouver une personnalité pour le thème de la re-création du collectif.
La prochaine réunion du groupe est fixée au lundi 13 mars 2006
Elle se tiendra de 18h30 à 20h à la Ligue de l’enseignement
Salle 11 (sous-sol)