L’injustice en héritage

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Les inégalités sociales, après avoir régressé un temps, progressent de nouveau, à des niveaux qui peuvent inquiéter. La pauvreté, qui leur est en partie associée, atteint aujourd’hui un niveau de plus de 15% en France. Notre modèle social peine de plus en plus à réduire inégalités et pauvreté, et il est même attaqué au prétexte qu’il coûte trop cher. « Un pognon de dingue » a même cru intelligent de dire notre président de la République (2018).

Or la fiscalité sur le capital et les patrimoines n’a cessé d’être réduite ces dernières années. Il semblerait qu’une large majorité de français soit cependant opposée à une réforme des successions, estimant, leur fait-on dire, qu’elle serait attentatoire au droit de transmettre ses biens à ses héritiers. C’est un discours étonnant quand on sait que 10% des français détiennent plus de la moitié des patrimoines, 50% des plus pauvres seulement 5%. La concentration des patrimoines a presque doublé depuis les années soixante. II n’est plus possible, pour une grande majorité de français de se constituer eux-mêmes un patrimoine s’ils n’ont pas hérité.

Serions-nous revenus au XIXème siècle de Balzac, formant une société d’héritiers ? Les statistiques l’attestent.

Mélanie Plouviez viendra nous exposer les principaux résultats de ses recherches et débattre avec nous de cette question éminemment politique.