Les trois premières ont été proposées par l’économiste Hirschman (1915-2012), auteur d’une analyse percutante des figures de rhétoriques utilisées depuis le XVIII ième siècle, contre les avancées sociales[[Hirschman , {Deux siècles de rhétoriques réactionnaire}s, éditions. Fayard.]]
1 – la thèse de { l’effet pervers} : les réformes ont des effets contraires à ce qu’elles promeuvent. En facilitant le licenciement, on permettrait l’embauche.
2 – La thèse de {l’inanité} : Les mesures progressistes ne bénéficient pas à ceux qui en ont besoin. En réduisant les garanties des contrats à durée déterminés (CDI), on augmenterait les chances des chômeurs et des précaires d’y accéder un jour.
3 – La thèse de {la mise en péril} : toute réforme progressiste menace des conquêtes antérieures. A l’inverse toute régression est utile à la démocratie. En utilisant un référendum pour lever une opposition syndicale et en affaiblir le pouvoir, on donnerait aux salariés des marges de liberté.
Une quatrième figure de rhétorique est enfin proposée par l’auteur de l’article.
4 – La thèse de {l’alignement des intérêts} : ce qui est bon pour
l‘entreprise, est excellent pour les employés. La flexibilité (précarité?) du travail, contribue à la sécurité de l’emploi des salariés.
Il est rassurant de constater, que les arguments utilisés au XVIII ième siècle contre les avancées progressistes sont toujours d’actualité. Ils sont maintenant retournés et mobilisés par les défenseurs du projet , au nom du progrès social.
Si néanmoins, un doute subsiste concernant cette manière de défendre le progrès social et si la dialectique ne parvient plus à casser les briques, qu’on se rassure, la rhétorique destinée à promouvoir la loi El Khomeri s’en chargera.
Et connaissez-vous quelqu’un prêt à échanger un peu plus de cynisme contre un peu moins de mensonges ?