Ce qui signifierait au minimum:
-Un changement des institutions inaugurant une avancée de la démocratie, l’instauration d’un véritable parlement européen représentatif , possédant les pouvoirs législatifs normaux de tout parlement élu dans une démocratie: celui de faire les lois et de désigner les gouvernements.
– Un alignement des statuts de la Banque Centrale Européenne, sur le modèle de ceux de la Réserve Fédérale américaine, qui lui permettrait enfin de remplir son rôle de prêteur en dernier recours.
– une harmonisation fiscale et sociale qui empêcheraient les dumpings actuels et la concurrence déloyale des pays à fiscalité et à protection sociale faibles .
Un grand nombre des pays membres sont menacés par des poussées nationalistes, alimentés par des partis d’extrême droites de plus en plus puissants. La démocratisation des institutions européennes entrainant forcément une perte de souveraineté n’est donc pas à l’ordre du jour.
Etant donné la politique néo-libérale de la quasi totalité des gouvernements européens, les harmonisations sociales et fiscales pourraient certes s’effectuer, mais seulement par le bas, étant donné la trop forte différence de revenus entre les pays membres et l’hétérogénéité des lois sociales.
Quant à la modification des statut de la Banque Centrale Européenne sur le modèle de la Réserve Fédérale américaine, les Allemands s’y opposent fermement.
Certes un regroupement des quelques pays riches, fondateurs de l’Europe, est virtuellement possible mais rien ne changerait dans les fortes tendances qui prédominent actuellement: le dépérissement des Etats-providence , la prédominance des marchés, le dumping fiscal et social.
“{{ {Bien entendu, nous ne ferons rien,} }} ” lâchait Claude Cheysson, le clairvoyant Ministre des Affaires étrangères de Mitterand, après le putsch de Jaruzelski, en Pologne en 1981.
Il est malheureusement probable que cette prédiction soit toujours d’actualité.
Dans ces conditions, la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne affaiblira un peu plus une Europe déjà mal en point; les fortes tendances centrifuges qui existent déjà risquent d’augmenter. L’éventualité d’une séparation de l’Ecosse d’avec le reste du Royaume Uni n’est pas à écarter. Un exemple que pourrait suivre la Catalogne vis à vis de l’Espagne.
Quant au Royaume Uni, il n’a nullement renoncé à obtenir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de Madame Merkel. Les lobbys industriels européens français et surtout allemands n’ont pas l’intention de se couper d’un client aussi important.
{{Le référendum en Grande Bretagne n’étant pas un acte juridiquement contraignant}}, le Parlement Britannique, à la suite par exemple de nouvelles élections, peut parfaitement décider de ne pas activer l’article 50 consacrant la sortie de l’Europe du Royaume Uni. La tragédie pourrait bien se transformer en farce
Allons-nous assister au long naufrage d’un navire qui prend l’eau, sans que personne n’ait la capacité de le renflouer?
Alors le Brexit: chance ou désastre, tragédie ou comédie,?
Au lecteur de conclure.