Le Moyen-Orient en état de guerre permanente ?

{{{ Etat des lieux et dynamique des conflits}}}

Depuis plus de trente ans, presque sans discontinuer, les guerres ont parcouru l’espace du Moyen-Orient comme des incendies jamais éteints. Entre l’Irak et l’Iran, l’Irak et le Koweit, les guerres civiles en Afghanistan, les interventions occidentales puis la guerre en Irak, sans oublier la guerre civile au Liban, dès 1979, qui fut l’une des premières et des plus meurtrières.

Même si les conflits israélo-palestiniens qui durent depuis si longtemps, sont au cœur de cette région, et sont donnés parfois comme justifications d’actes de guerre, ils ne permettent pas de comprendre tous les enjeux de puissance et de conquêtes qui agitent cette région.

Depuis 2011, les peuples de plusieurs de ces pays ont exprimé dans la rue et dans des élections qu’ils aspiraient à une vie démocratique, à plus de libertés certes mais aussi à une vie matérielle meilleure. C’était le sens des printemps arabes. Si l’on excepte la Tunisie, ces aspirations ont été écrasées. En Syrie, la guerre civile s’est installée, s’élargissant vers l’Irak avec la progression de groupes islamistes, principalement DAECH. On assiste a une certaine internationalisation du conflit : les attentats se portent dans les pays occidentaux, particulièrement la France. La Russie soutient le régime en place, par ses bombardements, les « occidentaux » sont englués dans une coalition peu active, avec l’appui des plus rétrogrades des pouvoirs arabes, soutiens d’islamistes. L’Iran et la Turquie sont impliqués, en camps opposés, comme puissances en devenir. La crise des réfugiés en Europe nous montre aussi que nous sommes, que nous le voulions ou non, partie prenante de cette guerre. Elle met en cause nos solidarités internes autant que notre devoir d’asile.

Devant l’impuissance manifeste des nations à conduire au règlement de ces conflits, nous pouvons craindre que ceux-ci s’étendent encore plus de proche en proche. Que pouvons nous faire ?

Peut-être d’abord essayer de comprendre. Sortir des schémas simplistes qui rapportent ces conflits à des guerres religieuses ou de civilisations (trop commodes pour ne pas penser), chercher ce qui dans l’histoire récente a servi de terreau à ces guerres. Quelles responsabilités portent également les pays occidentaux qui sont intervenus si souvent ? Et peut-être, comment pourrions nous faciliter des solutions ? Faut-il attendre l’épuisement des forces ?

Alain Gresh, journaliste spécialiste du Moyen Orient, ancien rédacteur en chef adjoint du Monde Diplomatique nous aidera à construire cet état des lieux et à décrypter les dynamiques de ces conflits.
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(plénière du 15 mars 2016)}

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