Le monde retient son souffle, secoué par la plus grande crise depuis les années 30. Il attend les hommes et les femmes capables de prendre les décisions à la mesure des défis qu’il rencontre. Tout porte à penser que le combat de demain ne sera pas tant celui de la rigueur contre la dette qui nous obnubile que contre la récession qui nous menace et que le précédent rend plus probable… comme au cours des années 30 ! Il nous faut, certes, apprendre à mieux gérer nos économies, à apurer nos comptes… mais sans briser leur dynamisme et nous faire sombrer dans le gouffre de la dépression. Pour cela, il nous faut des dirigeants qui, comme Franklin Roosevelt en son temps, sachent prendre des décisions graves, voire impopulaires. Rappelons que Franklin Roosevelt a eu le courage et l’idée magistrale de relancer à la fois la croissance par le New Deal et de la faire financer par la justice fiscale. Et cette croissance, il faut profiter de la circonstance dramatique pour la repenser entièrement en éliminant les gaspillages et les nuisances qu’elle entraîne et tirer parti simultanément du potentiel qu’implique la nécessaire transition écologique.
En France, cessons de nous chamailler à propos de dépenses et de recettes de petite envergure. Osons la grande réforme fiscale. Surtout, que la future élection présidentielle nous dote d’un homme qui ait une réelle vision de l’avenir et d’un avenir de la France dans l’Europe. Il est inutile de vouloir bâtir des projets pour notre pays s’ils ne sont pas parties prenantes de projets pour une Europe qui a tout pour réussir au xxie siècle et à laquelle notre sort est désormais lié.