Une société est souvent évaluée par les organisations internationales, voire par certains médias, selon la façon dont elle traite ses “élites”, notamment financières : le départ pour l’étranger de tel entrepreneur ou sportif richissime serait le résultat des rigidités du système français et de son manque d’adaptation au monde moderne. On pourrait se demander s’il ne faudrait pas aussi évaluer nos sociétés de plus en plus riches à la façon dont elles traitent les plus pauvres et les plus faibles ; à leur volonté de ne laisser personne sur le bord du chemin et de réduire les inégalités.
La France a récemment connu une amélioration significative sur le plan du chômage et de l’économie. Des lois fondamentales ont été votées, contre l’exclusion sur la CMU, le renouvellement urbain… Nous possédons un bon système de santé, malgré ses carences. Toutefois, des poches de chômage élevé et de misère n’ont pas été supprimées. Dans certaines cités, la loi républicaine ne s’applique plus. Ces endroits sont souvent le lieu d’actes de délinquance, voire d’autodestruction, lorsqu’une partie de ses habitants dressent des embuscades contre les pompiers ou les médecins, traduisant un dévoiement de leur mal-être ou de leur révolte.
Pendant de nombreuses années, des personnes ont accepté des conditions de vie difficiles en espérant que leurs enfants connaîtraient une vie meilleure. Mais “l’ascenseur social” est en panne et, souvent, les perspectives des habitants de zones en difficulté sont limitées au chômage, à la délinquance, voire à la prison.
Un des enjeux des prochaines années sera le renforcement de la cohésion sociale : comment ne laisser personne sur le bord du chemin et rendre l’espoir à tous ? Ou bien préfèrera-t-on la régression répressive ?