A propos des discours d’Athènes

Les discours du Président de la République à Athènes sont l’occasion de mettre en évidence les difficultés – et ce qui peut être le caractère pervers – de l’information.
Le Président de la République a prononcé deux discours à Athènes. Un discours « urbi et orbi » sur la Pnyx, haut lieu de la démocratie athénienne, face au Parthénon, qui s’adressait à l’Europe et, au-delà, au monde, d’une très haute tenue, à la fois, quant à la forme, dans la ligne des très célèbres homélies de André Malraux, et quant au fond.
Un discours pour la Communauté française à Athènes, beaucoup plus court, pauvre et manifestement improvisé.
Du premier discours, que l’on peut pourtant considérer comme essentiel et digne de figurer dans les annales, les media ont jusqu’ici, peu parlé, à l’exception, notamment, du Monde daté de samedi dimanche 8-9 septembre, qui en a publié de très larges extraits.
De ces deux discours, les media, en ce matin du lundi 11 septembre, n’ont presqu’exclusivement retenu que la fin du deuxième, avec les épithètes accolées à certains de nos concitoyens qualifiés de « fainéants, cyniques et extrêmes ».
On remarquera que cette trilogie a été manifestement improvisée dans une conclusion arrêtée brutalement. Elle doit être d’ailleurs interprétée dans son sens étymologique. L’épithète « fainéants » qui a fait ensuite florès devant être comprise au sens de « qui refusent de faire », c’est-à-dire de changer quoi que ce soit.
La relative rareté des références faites dans les media au discours le plus important fait contraste avec l’ampleur donnée au deuxième discours pourtant à portée et audience beaucoup plus restreinte, mais aussi beaucoup plus pauvre quant au contenu.
Voici une leçon à méditer, concernant la façon dont l’information est effectuée dans notre pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *