Qu’est devenu le camp de la paix en Israël ? Existe-t-il en Palestine ?

Qu’est devenu le camp de la paix en Israël ? Existe-t-il en Palestine ?

par Thomas VESCOVI

Source : Le républicain lorrain

Depuis le processus de paix, engagé en 1993 et la conclusion des accords d’Oslo en 1994, le chemin vers une paix entre Israéliens et Palestiniens est devenue une impasse. Il existait alors en Israël ce qu’on a appelé un camp de la paix. De même l’OLP avait reconnu l’État d’Israël et s’engageait à la réalisation d’un État palestinien (accord de Washington en 1995). Mais l’assassinat d’Itzhak Rabin en 1995 et les différends non résolus par les accords ont depuis enterré ce processus, au point qu’il paraissait devenu sans objet avant le 7 octobre 2023.

Depuis 2000, les gouvernements israéliens, souvent dirigés par Netanyahou, ont rejeté toute idée de partage, affaiblissant l’Autorité palestinienne réduite en Cisjordanie à une gestion administrative, renforçant de fait le Hamas parvenu au pouvoir à Gaza. Israël a enfermé les Palestiniens dans un blocus de Gaza, quand ce n’était pas par des murs en Cisjordanie, tout en y continuant la colonisation.

C’est dans ce contexte, rappelé à grands traits, que ce camp de la paix, important avant 2000 en Israël, a régressé, perdant l’essentiel de sa représentativité et surtout ne paraissant plus représenter une solution pour Israël.

Comment peut-on analyser cette chute du camp de la paix dans l’opinion et les partis de gauche ?

A-t-il perdu toute justification et donc sa légitimité ? Les politiques sécuritaires développées pour favoriser la colonisation ont-elles paru plus convaincantes ?

La contestation d’une partie des palestiniens, exprimée par les intifadas, a-t-elle semblé aisément jugulée par les répressions successives, rendant la recherche d’une paix négociée sans objet ? La radicalisation exprimée par le Hamas et d’autres groupes a-t-elle conduit le camp de la paix à paraitre lui-même sans objectif, le camp palestinien devenant lui aussi hostile à une paix négociée ?

Pourtant, il existe toujours des israéliens, mais aussi des juifs, en Israël ou en Occident, qui militent pour la recherche d’une paix, présentant comme objectif deux états ou encore un état confédéral.

Comment ce camp de la paix pourrait-il redevenir une force agissante ? Et avec quels Palestiniens ?

Thomas Vescovi, historien et chercheur indépendant, viendra nous exposer ses analyses sur ce sujet et en débattre avec nous.

Thomas Vescovi est auteur de L’échec d’une utopie, une histoire des gauches en Israël (La Découverte, 2021) et de La mémoire de la nakba en Israël (L’Harmattan, 2015). Il contribue à différents médias (Le Monde Diplomatique, Middle East Eye, Orient XXI…) et fait partie du comité de rédaction de Yaani.fr.

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