Lettre N°43, décembre 2017

L’élection présidentielle française est passée. Les partis traditionnels ont été défaits. Ce sont autant leurs pratiques que leurs programmes qui ont été contestés. Les élections législatives ont conforté le parti du Président, envoyant à l‘Assemblée Nationale un grand nombre de nouveaux députés, pour la plupart sans expérience de parti. On peut concéder à Monsieur Macron d’avoir réussi une « révolution », pour paraphraser son livre. En effet, son mouvement veut opérer une fusion d’idées et de projets de droite et de gauche, avec l’ambition de dépasser les « vieux clivages ». Il bénéficie de l’embellie économique déjà engagée et d’une sorte de tétanie qui a saisi les oppositions. Il n’y a peut-être que sur l’Europe que ses positions se démarquent, par son optimisme, de celles de bon nombre des opposants, en France et ailleurs. Cet optimisme est sans doute la clé de son succès, même s’il ne suffira pas. C’est ce qu’a montré le débat sur l’Europe lors de notre trentième anniversaire.
Nos plénières ont mis en exergue, avec {{Hervé Le Bras}}, les composantes historiques et sociales des différents électorats qui peuvent expliquer les résultats des élections présidentielles et législatives. Emmanuel Macron, de ce point de vue, n’est pas une exception, représentant plutôt bien une volonté majoritaire des électeurs. Il a su, comme l’annonçait {{Stéphane Rozès}}, représenter l’imaginaire Français.
Les élections allemandes, analysées par {{Hans Stark}}, montrent, derrière des évolutions marquées, notamment en faveur de l’extrême droite, une érosion régulière des deux grands partis et plus particulièrement celle du SPD. L’incertitude en vient à régner sur les coalitions possibles pour gouverner.
Deux plénières, présentées sur notre site, ont traité des inégalités, avec {{Louis Maurin}} et de la question du logement et de la pauvreté avec {{Manuel Dommergues}} de la Fondation Abbé Pierre. On se rend compte, avec les premiers pas du nouveau gouvernement, que ces questions restent, quoi qu’il en dise, des impensés.
{{Michel Cabirol}} nous a par ailleurs dressé un tableau de la difficile transition énergétique : le débat continue !
Enfin, nous rendons hommage à Françoise Héritier qui fut une de nos grandes intervenantes.

Bernard Wolfer, Président

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