« Faut-il avoir peur de la Russie de Poutine ? »

{{avec Andrey Gratchev et Bernard Guetta}}

En invitant, ensemble, Andrey Gratchev, qui a vécu les grands moments de l’histoire de la Russie depuis la Seconde Guerre Mondiale, et Bernard Guetta, fin connaisseur de de la scène russe, nous avons voulu dépasser les stéréotypes qui occultent aujourd’hui trop souvent le jugement de nos compatriotes.(1)

(1)L’auditeur de l’enregistrement ci-dessous est convié à lire l’article de Andrey Gratchev, publié dans la Revue des Deux Mondes de septembre 2015, sous le titre « Who lost Russia ? Et si l’Occident avait eu tort ? », dont il trouvera un exemplaire ci-après

{{WHO LOST RUSSIA ET SI L’OCCIDENT
AVAIT EU TORT?}}

par Andreï Gratchev

C’était pourtant une erreur de croire qu’avec la disparition de
l’Union soviétique, la Russie elle-même, en tant que réalité historique,
économique et stratégique, allait disparaître de la scène internationale.
Les erreurs d’analyse aboutirent à une politique erronée. En s’auto
proclamant vainqueurs, les États-Unis décidèrent de ne pas se soucier
des perspectives à long terme, pensant qu’avec l’URSS le seul candidat
pouvant leur contester le rôle de gendarme mondial avait disparu.
S’en est suivie une tentative de gestion occidentale unilatérale, monopolistique peut-on dire, des affaires du monde, avec les échecs qu’on
connaît, surtout au Proche-Orient et, bien sûr, dans les relations avec
la Russie.
La «Grande Europe» n’a offert à la Russie postsoviétique qu’une
nouvelle édition de la politique d’endiguement héritée de la guerre
froide.
Bien logiquement, fermant à la Russie l’horizon européen, cette
politique a poussé le pays vers l’est, vers l’Asie, et vers son propre
passé soviétique et antidémocratique. Rien d’étonnant à ce qu’après
les années de gestion chaotique des affaires du pays par l’imprévisible
Boris Eltsine, ce ne fut pas un nouveau Gorbatchev mais un certain
Vladimir Poutine, ancien officier du KGB soviétique, qui s’installa
aux commandes de l’État russe.
Pourtant, en vrai leader pragmatique ayant hérité d’un pays dévasté
par la crise et cherchant à rétablir son statut dans le monde, le nou
veau président a d’abord essayé de prolonger, dans une version moins
romantique que celle de Gorbatchev, la politique de «
jumelage» de la Russie avec l’Europe. À maintes reprises, il a annoncé sa volonté de
considérer l’Union européenne comme un partenaire privilégié non
seulement dans le domaine économique mais aussi dans la moderni
sation de son pays.
D’où plusieurs tentatives de construction d’un partenariat straté
gique entre la Russie et l’Union européenne qui ne se limiterait pas uni
quement au domaine énergétique. En février
2011 le ministre russe des
Affaires étrangères Sergueï Lavrov déclarait que «
toutes les conditions
se trouvent réunies pour que la modernisation de la Russie devienne un
projet paneuropéen, comme ce fut le cas du temps de Pierre le Grand»

Jouant à l’époque la carte du rapprochement avec l’Occident,
le Kremlin se montrait prêt à s’impliquer à côté de ses partenaires
occidentaux dans la recherche de solution à des problèmes inter
nationaux aussi sensibles que ceux concernant l’Iran, l’Afghanis
tan et même la Syrie (dans les cas de l’accord sur l’élimination des
armes chimiques du régime de Damas). L’abstention de la Russie
au Conseil de sécurité a permis en 2011 d’entreprendre l’opération
militaire occidentale en Libye sous le mandat de l’Organisation des
Nations unies.
En échange, Moscou attendait d’être considéré par ses partenaires
comme un acteur incontournable dans la gestion des grandes crises
internationales et voulait se prémunir contre les tentatives de déstabi
lisation politique qui pourraient menacer les régimes dans l’ex-espace
soviétique toujours considéré par les dirigeants russes comme leur pré
carré.
Le soudain durcissement de ton du message adressé par la Russie
à l’Occident, habituellement associé au retour de Vladimir Poutine
au Kremlin en 2012, a pris les Occidentaux au dépourvu. Et pour
tant ce que l’on peut appeler la nouvelle «
doctrine Poutine» avait
déjà été publiquement formulée par le président en 2007 à l’occasion de la conférence sur les questions de sécurité de Munich.
Par sa voix s’exprimait la nouvelle Russie, suffisamment sûre d’elle-
même pour marquer son retour sur la scène internationale et prête
à contester ouvertement l’ordre international établi par l’Occident
après la disparition de l’Union soviétique. Pour Vladimir Poutine (à
l’époque Premier ministre du président Medvedev), il s’agissait de
revendications légitimes à caractère «
défensif» face aux manifestations de «l’expansionnisme occidental», surtout américain, qui se sont révélées déstabilisatrices et surtout contre-productives.
Pour le futur maître du Kremlin, il était question non seulement
de proclamer une sorte de «doctrine Monroe» russe réservée à la zone
des intérêts stratégiques légitimes de son pays, mais aussi d’afficher
une ambition politique plus vaste: Vladimir Poutine se croyait en
mesure de réinstaller la Russie dans le «concert des grands» et de récupérer ainsi le «droit de veto» (réel et pas seulement formellement )inscrit dans le statut de l’ONU) dans la gestion des affaires du monde, dont les puissances occidentales, en commençant par les États-Unis, ont essayé de priver la Russie suite à l’effondrement de l’URSS.
À l’époque, l’avertissement russe n’a été ni entendu ni pris au
sérieux. La «sortie» de Poutine a été interprétée comme l’exercice rhétorique d’un survivant de l’époque de la guerre froide. Barack Obama
n’a pas hésité de qualifier publiquement le dirigeant russe d’«
homme du passé». Et pourtant la «doctrine Poutine» a été mise en pratique
l’année suivante, en 2008, lors de la guerre russo-géorgienne.Bien évidemment, dans son bras de fer annoncé avec ses partenaires occidentaux, la Russie actuelle ne dispose pas des mêmes atouts que l’Union soviétique d’autrefois. Les arguments qui lui
restent pour se faire entendre, en dehors de son statut de deuxième
puissance nucléaire, résident plutôt dans la sphère politique: capacité de blocage au Conseil de sécurité de l’ONU et potentiel de nuisance que le Kremlin n’a pas hésité à rappeler (après avoir été dupé par les Occidentaux en Libye) dans le dossier syrien.
En revanche, quand Moscou se sent défié ouvertement dans sa «basse-cour», il n’hésite plus à montrer les dents: recourir à l’usage de la force militaire pour faire respecter les «lignes rouges» au-delà desquelles elle n’accepte pas l’arrivée de l’Otan près de ses frontières.
Ainsi, malgré le fait que formellement le conflit géorgien a été provoqué par la crise dans les relations entre le pouvoir central et les séparatistes de l’Ossétie du Sud, son véritable enjeu était lié à l’intention du président géorgien de l’époque (encouragé par Washington) de faire entrer son pays dans l’Otan. À l’époque, le tandem franco-allemand au guidon de l’Union européenne a bien compris le danger de l’éventuel engrenage. Sous la pression des Français et des Allemands, les
candidatures de la Géorgie et de l’Ukraine à l’entrée dans l’Otan ont
été formellement retirées. La médiation efficace de Nicolas Sarkozy en
sa qualité du président de l’Union européenne a permis à Moscou et à
Tbilissi de «geler» leur conflit.Malheureusement, les enseignements de l’«accident» géorgien
n’ont pas été retenus. Aucun mécanisme de consultations entre les
dirigeants européens et russes qui aurait pu aider à prévenir les crises
de cette nature n’a été créé. Les propositions russes d’élaborer une
nouvelle structure de sécurité «
euro-atlantique» présentées par Dmitri Medvedev à Évian en 2009 ont été pratiquement ignorées.

{{L’Ukraine terrain du nouveau conflit est-ouest}}

Avec le retour de Vladimir Poutine aux commandes, c’est donc une
Realpolitik décomplexée qui s’est installée au Kremlin. On pourrait
même dire que le «nouveau Poutine» est autant l’élève de l’ancienne
école du KGB que le produit de l’expérience de ses années de contacts
avec l’Occident.Or, même dans l’atmosphère de cette «paix froid», le déclenchement
de la crise ukrainienne aurait pu être évité sans quelques erreurs graves
commises par l’imprudence (ou l’incompétence) des instances dirigeantes
de l’Union européenne. Car, à la différence du cas géorgien, l’Europe cette
fois a joué plutôt le rôle du pyromane que celui du pompier.
Tout d’abord, personne ne devait ignorer la spécificité de l’Ukraine,
ce pays composite réunissant en son sein des parties appartenant
encore récemment à différents empires (austro-hongrois et russe),
et divers pays (Pologne, Russie, Roumanie) et regroupant des catholiques, des uniates et des orthodoxes. Sans oublier la présence dans sa
population de nombreux Russes ethniques et de russophones – non
seulement en Crimée – ayant des liens historiques, culturels et économiques profonds avec la Russie. Tout cela faisait de l’Ukraine une
potentielle nouvelle Yougoslavie.
L’erreur commise par Bruxelles était donc de contraindre non seu
lement l’élite dirigeante mais l’ensemble de la société ukrainienne à
un choix impossible – entre l’Europe et la Russie. Le commissaire
européen Štefan Füle l’a formulé brutalemen: «
L’accord de libre commerce [avec l’Union européenne]est incompatible avec l’Union
douanière russe et l’Ukraine devra choisir entre les deux.» Cette façon de procéder devait signaler à la Russie, écartée cavalièrement de la discussion, l’intention de l’Europe de «politiser» le cas ukrainien, en le présentant comme faussement «
technique».

La volte-face inattendue de l’ancien président Ianoukovitch, qui,
après une série de zigzags, a décidé sous la pression de Moscou de suspendre la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne,
a provoqué le soulèvement populaire de la place Maïdan qui s’est soldé
quelques mois plus tard par la fuite du président et sa destitution par
l’opposition nationaliste radicale comprenant entre autres des courants extrémistes et néonazis.
Ce remake de la «révolution orange» à Kiev, comme on le sait maintenant, a été manipulé sous le manteau par les services américains
présents sur place. (Le rôle des États-Unis dans «l’accompagnement de la transition du pouvoir a Kiev» a été récemment confirmé par Barack Obama dans une interview sur CNN.) Sans surprise, l’arrivée au pouvoir à Kiev de l’équipe ouvertement nationaliste «
téléguidée» par Washington et surtout la perspective de l’éventuelle entrée
de l’Ukraine dans l’Otan (Sébastopol devenant le port d’attache de la
flotte américaine) a vite transformé la crise intérieure ukrainienne en
un bras de fer stratégique entre la Russie et les États-Unis.
Le rôle de l’Europe dans la crise nationale ukrainienne a été plus
qu’ambigu. En février 2014, au moment de la confrontation violente
entre le pouvoir et les manifestants de Maïdan, les ministres des Affaires
étrangères français, allemand et polonais réunis à Kiev en présence de
l’émissaire du président russe sont parvenus à convaincre Viktor Ianou
kovich et les leaders de l’opposition de signer un accord prévoyant des
élections présidentielles anticipées (annonçant le départ du président),
la révision de la Constitution, la décentralisation du pays et la formation
d’un gouvernement d’union nationale.
Si cet accord avait été respecté, on peut tout à fait imaginer que la
Crimée serait restée ukrainienne et que la guerre du Donbass n’aurait
pas eu lieu. Mais le texte du compromis ayant été rejeté le lendemain par la fraction radicale de Maïdan, le pouvoir à Kiev est passé
entre les mains d’éléments nationalistes beaucoup plus antirusses que
proeuropéens.
En acceptant cette rupture du deal conclu la nuit précédente, les représentants de l’Europe se sont de fait effacés devant la pression
des radicaux (et de leur parrain américain). À ce moment, pour la Russie, qui s’est sentie «trahie» par l’Europe, l’Union européenne est passée de la catégorie “d’honest broker” au rang du complice des États-Unis.

Quant à l’Ukraine, elle s’est transformée en un terrain du nouveau
conflit Est-Ouest, dont l’échelle la dépasse. On ne sait même plus si
les principaux acteurs de ce conflit, en apparence intérieur, agissent
encore de leur propre gré ou sont réduits au statut de mercenaire dans
une guerre dont les objectifs réels leur échappent.
La suite est connue: rattachement de la Crimée à la Russie, violente confrontation militaire dans l’est de l’Ukraine faisant apparaître le spectre du partage du pays, sanctions américaines et européennes contre
la Russie et contre-sanctions économiques russes, exclusion de Moscou
du G8, suspension par la France de la livraison des Mistral, guerre de
propagande lancée par les médias… La liste n’est pas exhaustive.
Un an et demi après le déclenchement de la crise ukrainienne aux
multiples victimes (des deux côtés) et aux fractures difficilement réparables qui mettent en cause la survie de l’Ukraine comme État uni, il
faut ajouter au bilan (provisoire) l’effondrement des relations entre la Russie et l’Europe.

De fait, sur le territoire ukrainien, se sont affrontés des préjugés (à
la limite de perceptions paranoïaques) qui renaissent dans les relations
entre l’Europe et la Russie, les Européens soupçonnant Moscou de
vouloir reconstruire, y compris par la force, l’ancienne Union sovié
tique ou l’Empire russe, les Russes voyant dans toute contestation
intérieure des régimes des pays qui les entourent les manifestations
du complot global occidental dont l’objectif est l’encerclement straté
gique de la Russie et la déstabilisation de sa situation intérieure.
Cherchant à justifier son action, et notamment la violation du droit
international (dans le cas l’annexion de la Crimée), Vladimir Poutine
affirme qu’il ne fait pas autre chose que les puissances occidentales, qui
ne suivent les règles du jeu généralement reconnues et n’attendent les
mandats de l’ONU que lorsque cela les arrange.
En fait, la distance qui sépare la conduite du Poutine des débuts
de celle du Poutine «nouveau» est caractéristique. Si le premier ne
cessait de dénoncer la reconnaissance par les pays occidentaux de l’in
dépendance de l’État autoproclamé du Kosovo comme une violation
du droit international, le second cherche à justifier son hold-up en
Crimée par le précédent kosovar.
Bien logiquement, dans la situation de l’isolement internatio
nal dans lequel s’est trouvée la Russie après son intervention brutale dans les affaires ukrainiennes, le régime de Vladimir Poutine
cherche des soutiens dans deux ressources principales, la première
étant l’exaltation et l’instrumentalisation du nationalisme russe, la
seconde une tentative de bricolage d’une sorte de coalition internationale ad hoc
regroupant tous les opposants à l’ordre mondial géré d’une façon monopolistique par l’Occident – allant des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) jusqu’aux forces dissidentes représentant l’extrême droite (ou l’extrême gauche) à l’intérieur de
l’Union européenne.

Paradoxalement, sa tâche est facilitée par la façon dont les États-Unis et l’Europe ont choisi de traiter le cas de l’indocilité de la Russie et le comportement de son président.

Certains, notamment aux États-Unis, comme Hillary Clinton ou «Zbig» Brzezinski, n’hésitent pas à le comparer à Adolf Hitler ou à Benito Mussolini. Barack Obama place le nouveau défi provenant de la Russie de Poutine entre le virus Ebola et l’État islamique.

Même Angela Merkel, encore récemment prête à se vanter de relations privilégiées avec son «ami Vladimir», parle de ce dernier comme d’un personnage bizarre «vivant dans un autre monde». Si ces exercices rhétoriques peuvent aider à dédouaner l’Occident de sa part de responsabilité dans la crise actuelle, ils n’en facilitent pas la résolution.

Un personnage politique américain aussi expérimenté que Henry
Kissinger, qui a connu d’autres dirigeants au Kremlin du temps de la
guerre froide, écrit dans Spiegel: «La diabolisation de Poutine ne peut tenir lieu de politique: elle fournit simplement un alibi à l’absence de politique.»
Il en est de même des sanctions économiques envers la Russie décidées par les États-Unis et l’Union européenne. Certes, ces sanctions
accompagnées de la chute du prix du baril de pétrole – principale
source des recettes budgétaires russes – mettent l’économie du pays à rude épreuve. Reste que sur le plan politique, paradoxalement, elles
contribuent, au moins à court et moyen terme, au renforcement du
régime et du pouvoir personnel de Poutine en lui permettant de jouer
la carte de la «forteresse assiégée» et menacée par l’ennemi occidental.Une autre conséquence des sanctions est l’affaiblissement dramatique de ce qui reste de l’opposition intérieure au régime et du parti «proeuropéen» au sein de la société russe. Dans une atmosphère d’hystérie nationaliste, le pouvoir obtient plus facilement une sorte de «mandat populaire» pour écraser toute forme de contestation politique et pour sa lutte contre la «cinquième colonne» constituée d’«agents de l’étranger».
Ce climat malsain devient, ce qui est classique, un moyen pervers de consolidation des relations entre le pouvoir, en perte de perspectives politiques, et la société. Or cela peut signifier aussi que des générations entières de Russes seront élevées dans l’idée d’un Occident
adversaire de la Russie. D’ailleurs, la décision de la majorité des diri
geants occidentaux de ne pas se rendre à Moscou en mai dernier pour
la célébration du 70e anniversaire de la victoire dans la dernière guerre mondiale a été perçue par des millions de Russes comme un signe de non-respect à la mémoire des millions de Soviétiques qui ont donné leur vie pour vaincre le nazisme.
Dans une situation où l’on voit difficilement les gagnants, certains réussissent pourtant à tirer leur épingle du jeu: ce sont les extrémistes et les nationalistes de tout bord, les représentants des «partis de la guerre» présents dans chaque camp et les nostalgiques du confort intellectuel et matériel lié la guerre froide.

D’autre part, alors que la Russie et l’Europe sont considérablement
affaiblies et divisées par le conflit qui fait planer le spectre de la guerre
sur le continent européen, leurs deux grands alliés et concurrents sur
la scène internationale – les Américains et les Chinois – sont en train
d’engranger des points stratégiques.Les États-Unis (avant tout les «
faucons» de Washington) ne peuvent que se réjouir de l’enlisement de leur adversaire historique dans le conflit fratricide sur l’espace postsoviétique tout comme d’une nouvelle coupure de Moscou du reste de l’Europe.

Pour les Chinois, la brouille entre les Russes et les Européens
annonce la fin de leur cauchemar stratégique, à savoir la possibilité
d’une alliance de la Russie avec le monde occidental et l’apparition
d’une structure de sécurité collective euroatlantique allant de Vancou
ver jusqu’au Pacifique. Le choix que ferait à contrecœur la Russie de
la Chine comme partenaire stratégique pour l’accompagner dans le
XXIe siècle pourrait ainsi symboliser l’accomplissement du rêve commun de Staline et de Mao que l’on croyait à jamais enterré.

{{Andreï Gratchev}} est historien et
journaliste russe. Il a été conseiller
de Mikhaïl Gorbatchev.
Dernier
ouvrage: L{e passé de la Russie est
imprévisible. Journal de bord d’un
enfant du dégel} (Alma, 2014).
› andrey.grachev@dbmail.com

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