S’agit-il d’un phénomène socio-économique tenant essentiellement à la mauvaise intégration dans notre pays de jeunes de culture musulmane issus de l’immigration ? S’agit-il d’un rejet d’une forme de société trop matérialiste qui laisse aux plus jeunes peu de possibilités de s’exprimer et de trouver leur accomplissement ? S’agit-il, dans cette société matérialiste, d’un retour en force du « religieux » que soulignent plusieurs analystes, avec un prosélytisme qui prend ici la forme extrême du djihad ?
Sur la base de son récent ouvrage, rédigé avec Alexandre Jardin, « Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français », Gilles Kepel est particulièrement qualifié pour répondre à ces questions et nous faire comprendre comment, selon quelles étapes historiques et pour quelles raisons, ce phénomène est apparu et a pris le développement que l’on sait.