Lettre n°44, avril 2018

Les réformes vont bon train: lois travail et asile-immigration, SNCF, l’enseignement à tous les niveaux, fiscalité, logement, alimentation, environnement.
On ne peut reprocher au nouveau président et à son gouvernement l’inactivité. Dans le même temps la situation économique s’améliore et le chômage recule lentement mais ce n’est cependant pas encore le résultat de sa politique. Un enchaînement vertueux viendrait-il ? On peut s’interroger sur la profondeur réelle des réformes en cours, et se demander si la quantité n’en masque pas les qualités. D’autant plus que la démocratie républicaine est souvent contournée par un mode de gouvernement et de décision très vertical et unipersonnel. Mais il serait, nous dit-on, justifié comme une nécessité de la politique de réforme, pour assurer son efficacité. On n’est pas loin de la doctrine Thatcher : il n’y a pas d’alternative, alors à quoi bon débattre ? C’est aussi conforter les tendances à justifier des démocraties autoritaires</doc196|center>

Sur certains dossiers que nous avons abordé dans nos plénières, les questions demeurent. Que ce soit sur le logement (avec la fondation abbé Pierre), les inégalités avec Louis Maurin. Les progrès depuis 70 ans sont indéniables, mais notre société maintient ou produit encore trop d’inégalités, sans proposer des solutions s’attaquant aux causes. Nous analyserons bientôt d’autres domaines : l’économie (Patrick Artus), puis le social (Michel Yahiel), en juin.

Nous avons également abordé la question de l’enseignement, celui des mathématiques, objet d’un rapport de Cédric Villani. C’est un jeune mathématicien, Axel Tufféry, qui nous a expliqué pourquoi il était difficile de passer des nombres à leur abstraction et d’opérer des raisonnements, les enseignant eux-mêmes n’y étant pas bien formés.

Avec Jean de Gliniasty, nous avons discuté des risques des diplomaties à ne se fonder que sur des « valeurs » pour résoudre les grands défis du monde. Les conflits au Moyen-Orient et les « révolutions » arabes en témoignent malheureusement.

Enfin, avec Christophe Fourel et Carlo Vercellone, nous avons revisité la pensée d’André Gorz et ce qu’il disait déjà sur la sortie du capitalisme.
Contrairement aux idées reçues, la question reste ouverte !

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