Lettre N°53-54 : Guerre ou paix ?

Octobre 2022

  • Les migrations, enjeux et faillites des politiques – Catherine Withol de Wenden
  • La France sous nos yeux – Jérome Fourquet
  • Repenser la sécurité internationale : des états nations aux puissances mondialisées – Bertrand Badie
  • Le monde qui vient : Entre crises et guerres, que peuvent encore les démocraties ? Un Remue Méninges du Cercle
  • Opinion Questionnement – Robert Bistolfi
  • L’imaginaire français et l’incarnation présidentielle des candidats – Stéphane Rozès
  • Les céréales dans la guerre Russe en Ukraine – Jean Jacques Hervé
  • Confiance, autorité, légitimité, institutions invisibles – Pierre Rosanvallon

Éditorial

Plus jamais cela ? C’était le pari de l’après seconde guerre mondiale. La construction européenne devait être garant d’une paix européenne par la coopération économique et politique des pays européens. De six, puis douze, jusqu’à vingt-huit, avant le départ
de la Grande Bretagne. La chute du mur de Berlin a signé la fin de « l’empire soviétique » et l’on a pu croire que la guerre serait bannie de notre continent, remplacée par le commerce et une culture commune fondée sur la démocratie. Les blocs de puissances antagonistes devaient disparaitre pour aller vers une mondialisation, sinon heureuse au moins apaisée.
Il n’en est rien. La guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine bouscule nos certitudes. On peut la considérer comme une guerre de conquête, rallumant les vieux rêves nationalistes. Bertrand Badie est venu nous expliquer combien elle était anachronique et vouée à l’échec, la puissance se mesurant par l’implication forte dans des espaces mondialisés. On constate que son déploiement conduit aux remaniements des alliances, pour des intérêts économiques autant que politiques. Une sorte de tectonique des nations.
Les matières essentielles (énergie, céréales, composants électroniques, armes, etc.), y jouent un rôle majeur.
Les menaces nucléaires viennent percuter la menace plus globale du réchauffement climatique et des crises environnementales.
Nous en avons discuté lors de l’un de nos remue-méninges.
Nous avons également repris avec Catherine Withol de Wenden la question des migrations, sujet politique, par la gestion des peurs et des fantasmes identitaires, mais aussi faillite de la politique.
Jérôme Fourquet nous a décrit les changements de visages de la France, montrant un pays largement transformé par des pratiques économiques et sociales très différentes de celles connues il y a seulement cinquante ans.
Pour Stéphane Rozès, ces changements laissent entier l’imaginaire français lors de l’élection présidentielle, qu’essaient d’incarner les candidats : une figure qui marquerait une identité particulière des français et serait le médium nécessaire pour être élu. La démocratie est devenue l’objet de critiques fondamentales pour son impuissance supposée à traiter les grands enjeux. Des régimes autoritaires s’imposent. Un avenir et des combats douteux ?

Bernard Wolfer Président du Cercle Condorcet

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