Lettre N°40, mai 2016

Au cours des mois qui ont précédé, le Cercle Condorcet de Paris a continué à concentrer son activité sur les grands sujets à l’ordre du jour dans le monde.

Avec Bernard Guetta et Andrei Gratchev, nous avions à faire à deux excellents connaisseurs de la Russie : l’un, Andrei Gratchev, ayant vécu l’« Histoire » de ce pays, de Khrouchtchev à Gorbatchev dont il a été le porte-parole, l’autre, Bernard Guetta, en tant que correspondant du Monde. L’un et l’autre se sont attachés à dissiper les mythes qui occultent la réalité de la Russie d’aujourd’hui et de son leader Vladimir Poutine et les fantasmes que véhiculent complaisamment les media dans notre pays.
L’Europe est saisie par le drame des réfugiés venant surtout de Syrie mais aussi d’autres régions de conflits et de pauvreté. D’abord ouverte à l’accueil, elle s’est vite fermée devant l’ampleur de l’émigration. C. Wihtol de Wenden a pourtant montré que ces migrations ne sont pas source de tant de difficultés pour une Europe riche et en régression démographique. D’autant qu’une partie de cette migration, due aux conflits, devrait être transitoire, si ces conflits étaient résolus, enfin. Là est le vrai problème pour une Europe hors du jeu diplomatique.
Avec James K. Galbraith, le fils de l’économiste John Kenneth Galbraith et, lui-même, économiste et universitaire, travaillant avec Yanis Varoufakis, ex ministre des Finances de la Grèce, nous avons eu une analyse documentée de la crise qui secoue ce pays et a ébranlé la Zone Euro, de ses conséquences et de ses possibilités d’en sortir.
Les attentats de 2015 ont conduit à la mise en place d’un état d’urgence et d’un projet de déchéance de la nationalité, à inscrire dans la constitution française. Mireille Delmas-Marty, reprenant les thèses de son livre « Liberté et sûreté dans un monde dangereux », a montré les dangers importants pour une société démocratique de s’abandonner aux facilités de la sûreté policière pour espérer plus de sécurité. Il y a aussi une certaine illusion à croire qu’une telle politique suffise à réduire les risques.

Enfin, nous rendrons hommage à Maurice Bertrand et a Guy Benedetti qui nous ont quittés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *