Lettre N°41, novembre 2016

Une vieille dame, au matin suivant des attentats du 13 novembre, a conseillé un petit livre d’Hemingway, « Paris est une fête », pour contredire la barbarie et la désolation.
Elle disait la force de la vie contre la mort. Pourrions- nous dire aussi : l’Europe, le monde doit être une fête ? Il le faudrait sans doute pour combattre la tristesse et le désespoir qui parcourt le monde, que ce soit en Syrie, au Moyen-Orient, sur les routes des migrants, par les attentats qui ont continué à semer la mort et la peur. Et dans nos pays encore riches mais dont la prospérité semble menacée par la globalisation : peur des migrants, peur des autres conduisant aux replis nationaux. L’Europe se divise. Le Brexit l’a emporté. Et l’Amérique vient d’élire un président bouffon qui veut tout pour l’Amérique d’abord !

Depuis un an Le Cercle Condorcet s’est affronté à l’analyse de questions difficiles. La nature des conflits qui agitent le Moyen-Orient depuis des décennies a été décryptée par Alain Gresh. On ne peut comprendre ce qui se passe aujourd’hui sans revenir à l’histoire de la région, creuset des guerres actuelles et de la naissance des djihadistes en particulier de Daech. Les pays occidentaux y ont une part de responsabilité. Gilles Kepel nous a exposé la genèse du djihadisme français, ce qui nous a valu un beau débat, sur les causes internes et externes de son émergence, suscitant bien des inquiétudes. Ces plénières prolongeaient nos réflexions sur la sécurité et l’état d’urgence comme aussi celles sur les migrations européennes. (Voir lettre 40)
Ces peurs sont devenues l’essentiel du fond de commerce du FN, comme nous l’a expliqué Nonna Mayer. L’Islam est son ennemi principal, remplaçant les communistes. Ce parti en embuscade se présente comme le défenseur du peuple contre le système, mais n’a rien abandonné de son idéologie ancienne.

Cherchant des messages d’espoir, nous avons reçu de Martin Lees à la fois des motifs de satisfaction pour la COP 21 et d’inquiétudes pour sa mise en œuvre, soumise à trop peu de contraintes, alors que la situation du réchauffement climatique est plus alarmante que beaucoup le croient.

Enfin, nous rendons hommage à Edgard Pisani, venu au Cercle, et qui fut un grand serviteur de l’Etat. De ceux qui font vivre l’espérance, même dans les moments les plus difficiles. Pour construire.

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