Ramener le système financier mondial à ses missions fondamentales

Ce document présente les résultats d’une commission du Cercle Condorcet qui s’est réunie de Mars 2008 à Janvier 2009 pour étudier la crise financière que nous vivons actuellement et pour en tirer des leçons quant aux mesures nécessaires pour prévenir l’apparition de crises similaires. Cette recherche s’intègre dans les travaux du Cercle sur la nécessaire refondation de notre société (autour de nouveaux paradigmes économique, social, écologique et culturel).

La crise financière que nous traversons est, de très loin, la plus sévère depuis la Grande Dépression. L’intervention massive, coordonnée et rapide des banques centrales, qui a permis d’empêcher l’implosion du système financier mondial, se poursuit sans désemparer pour animer les différents marchés du crédit atteints par la défiance des prêteurs . Elle a du être complétée par différents plans de sauvetage bancaires qui vont peser lourdement sur les comptes publics, aux Etats-Unis comme en Europe occidentale. Dans son sillage, une crise économique chaque jour plus inquiétante a commencé aux Etats-Unis comme en Europe : une récession mondiale de l’industrie est constatable dès l’automne 2008. Les pays émergents sont atteints à leur tour par le repli de la demande occidentale et par la baisse brutale des prix des matières premières.

Cette crise nécessite une analyse approfondie des évènements récents et des mesures à prendre pour la résoudre. Il est évident qu’il faut aller au-delà des aspects techniques et s’interroger sur un renouvellement nécessaire du rôle de la finance dans l’économie.

{{I- Les Crises Financières Passées et la Crise Actuelle}}

Les crises financières en système capitaliste sont fréquentes et variées. Depuis 10 ans, plusieurs crises ont eu lieu : la crise Asiatique et Russe, LTCM , la bulle Internet, la crise de l’Argentine, la crise des subprimes (fortement aggravée par le phénomène de titrisation), en attendant peut-être celle des LBO’s . On peut encore citer, au cours des décennies précédentes, la crise Mexicaine, la crise des Caisses d’Epargne Américaines ou de l’immobilier de 1990-1992 , les problèmes financiers à répétition des pays Sud-Américains et l’échec du recyclage des pétrodollars.

La crise actuelle est atypique, car elle est le fruit de plusieurs errements qui se sont renforcés mutuellement :

– la politique monétaire laxiste de la Federal Reserve Américaine qui a conduit à une utilisation irraisonnée du levier financier par les institutionnels financiers Américains

– la politique de déflation salariale pratiquée depuis 15 à 25 ans dans un contexte de libre-échange mondial qui a conduit au surendettement des ménages.

– le non respect de règles prudentielles, notamment via la titrisation et le prêt à des personnes évidemment non solvables

– l’augmentation déraisonnable des prix sur le marché immobilier Américain et Britannique via le marché hypothécaire

Dès la fin de 2005 (début du retournement réel du marché immobilier Américain), des économistes, tels Paul Krugman, récent prix Nobel, ou Nouriel Roubini, professeur à New York, avaient mis en garde contre les risques liés à la bulle du marché hypothécaire américain sans être entendus.
Malgré la diversité des épisodes et des domaines concernés des crises financières, il est possible d’en décrire le mécanisme qui est souvent le même :

– une innovation a priori légitime (les subprimes originels visant à permettre à des personnes atypiques d’accéder au crédit étaient de bons produits et ne représentaient que 2% des crédits immobiliers en 2001 comme les premiers junk bonds dans les années 80)

– une forte rentabilité pour les innovateurs

– la copie de la part d’autres institutions financières qui fait naître de la concurrence induisant une baisse des marges

– l’acceptation de risques toujours plus élevés pour continuer à croître (en 2005, les subprimes représentaient 20% des crédits immobiliers) ou pour maintenir des marges élevées. Pendant cette période d’euphorie, certains prétendent, voire démontrent, que les règles anciennes ne sont plus valables dans le « Nouveau Monde » (cf : la crise de 1929 ou la bulle Internet)

– souvent, en parallèle, le recours au levier financier permet, à court terme, d’accroître le rendement du capital investi

– durant cette période, les innovateurs avisés sortent du marché (cf la banque d’affaires Goldmann Sachs avec les subprimes)

– le premier incident grave fait imploser le système. Dans le cas des subprimes, il s’est agi du ralentissement économique diminuant les capacités de remboursement des emprunteurs et l’augmentation de la valeur des biens immobiliers. Les dégâts collatéraux colossaux, via notamment la titrisation et les effets de levier, ont mis en danger le système tout entier .
Mais, à la différence de celles qui l’ont précédée depuis vingt ans, la crise financière actuelle a pris une double extension. En raison de la globalisation, elle s’étend bien au-delà du territoire d’origine et contamine l’ensemble des compartiments du marché du crédit, à l’exception peut-être provisoire des marchés de la dette des grands Etats. C’est la plus grande crise depuis 1929 qui provient donc d’une dérive majeure du capitalisme.

{{II- La Gestion à Court Terme de la Crise}}

La gestion de la crise, malgré les hésitations (refus de sauver la banque d’affaires Lehmann Brothers, refus du premier plan Paulson par la Chambre des Représentants, cavalier seul des Irlandais, première réaction de repli d’Angela Markel), a montré que le dogme de l’autorégulation des marchés financiers avait vécu.

Elle a eu deux buts principaux :

– rétablir un minimum de confiance entre les banques (« rétablir l’interbancarité ») pour éviter la paralysie totale du crédit qui aurait pu conduire à un effondrement de l’économie « réelle » ou à des retraits massifs de dépôts par les particuliers. Malheureusement, le comportement de nombreuses banques montre que ce but n’a pas encore été atteint (malgré la baisse de certains taux) ;

– éviter l’effondrement de la valeur des actifs et notamment la faillite d’une institution importante mettant en péril d’autres institutions importantes : la faillite d’une banque régionale américaine est presque sans effet, mais le gouvernement Américain ne pouvait se permettre la faillite de l’assureur AIG, de la banque Wachovia ou du tandem JP Morgan/Bear Sterns et, plus récemment, de Bank of America.

Dans le premier cas, les gouvernements ont garanti les dépôts des particuliers et les banques centrales ont massivement injecté des liquidités de façon temporaire. Ceci a conduit à une étatisation du crédit.
Dans le second cas, les gouvernements ont investi des sommes nettement inférieures (quelques dizaines de milliards d’Euros) pour éviter la faillite de banques. Dans quelques cas extrêmes, les banques ont même été nationalisées (Northern Rock, RBS, Fortis). Les prises de participations (temporaires dans leur principe) des gouvernements ont peut-être aussi visé à éviter que les principales banques d’un pays ne passent sous contrôle étranger : la capitalisation boursière de nombreux établissements a fondu, depuis le début de 2008, de telle manière que nombre de banques sont devenues opéables (Barclays, Citigroup ou Société Générale par exemple), notamment par des fonds souverains .

L’intervention massive des banques centrales, la coordination entre les Etats, la mise de côté totale des règles de la concurrence aux Etats-Unis et, provisoirement, selon le commissaire bruxellois Nellie Kroes, en Europe, ont permis d’empêcher un krach financier général, sans toutefois que l’on ait vraiment apuré les bilans des différentes institutions financières, donc sans que l’on soit sûr de ne pas vivre un tel krach dans les mois qui viennent.

{{III- Quelles Réponses à Plus Long Terme ?}}

La première réponse, proposée par de nombreux intervenants, est une plus forte régulation puisque les marchés ne sont pas capables de s’autoréguler. De nombreuses pistes sont à explorer dans ce sens.
Toutefois, il faudra aussi s’interroger sur la nécessité d’une refondation des relations entre la finance et le reste des activités économiques, voire humaines.

{{I- Les Crises Financières Passées et la Crise Actuelle}}

Les crises financières en système capitaliste sont fréquentes et variées. Depuis 10 ans, plusieurs crises ont eu lieu : la crise Asiatique et Russe, LTCM , la bulle Internet, la crise de l’Argentine, la crise des subprimes (fortement aggravée par le phénomène de titrisation), en attendant peut-être celle des LBO’s . On peut encore citer, au cours des décennies précédentes, la crise Mexicaine, la crise des Caisses d’Epargne Américaines ou de l’immobilier de 1990-1992 , les problèmes financiers à répétition des pays Sud-Américains et l’échec du recyclage des pétrodollars.

La crise actuelle est atypique, car elle est le fruit de plusieurs errements qui se sont renforcés mutuellement :

– la politique monétaire laxiste de la Federal Reserve Américaine qui a conduit à une utilisation irraisonnée du levier financier par les institutionnels financiers Américains

– la politique de déflation salariale pratiquée depuis 15 à 25 ans dans un contexte de libre-échange mondial qui a conduit au surendettement des ménages.

– le non respect de règles prudentielles, notamment via la titrisation et le prêt à des personnes évidemment non solvables

– l’augmentation déraisonnable des prix sur le marché immobilier Américain et Britannique via le marché hypothécaire
Dès la fin de 2005 (début du retournement réel du marché immobilier Américain), des économistes, tels Paul Krugman, récent prix Nobel, ou Nouriel Roubini, professeur à New York, avaient mis en garde contre les risques liés à la bulle du marché hypothécaire américain sans être entendus.
Malgré la diversité des épisodes et des domaines concernés des crises financières, il est possible d’en décrire le mécanisme qui est souvent le même :

– une innovation a priori légitime (les subprimes originels visant à permettre à des personnes atypiques d’accéder au crédit étaient de bons produits et ne représentaient que 2% des crédits immobiliers en 2001 comme les premiers junk bonds dans les années 80)

– une forte rentabilité pour les innovateurs

– la copie de la part d’autres institutions financières qui fait naître de la concurrence induisant une baisse des marges

– l’acceptation de risques toujours plus élevés pour continuer à croître (en 2005, les subprimes représentaient 20% des crédits immobiliers) ou pour maintenir des marges élevées. Pendant cette période d’euphorie, certains prétendent, voire démontrent, que les règles anciennes ne sont plus valables dans le « Nouveau Monde » (cf : la crise de 1929 ou la bulle Internet)

– souvent, en parallèle, le recours au levier financier permet, à court terme, d’accroître le rendement du capital investi

– durant cette période, les innovateurs avisés sortent du marché (cf la banque d’affaires Goldmann Sachs avec les subprimes)

– le premier incident grave fait imploser le système. Dans le cas des subprimes, il s’est agi du ralentissement économique diminuant les capacités de remboursement des emprunteurs et l’augmentation de la valeur des biens immobiliers. Les dégâts collatéraux colossaux, via notamment la titrisation et les effets de levier, ont mis en danger le système tout entier .
Mais, à la différence de celles qui l’ont précédée depuis vingt ans, la crise financière actuelle a pris une double extension. En raison de la globalisation, elle s’étend bien au-delà du territoire d’origine et contamine l’ensemble des compartiments du marché du crédit, à l’exception peut-être provisoire des marchés de la dette des grands Etats. C’est la plus grande crise depuis 1929 qui provient donc d’une dérive majeure du capitalisme.

{{II- La Gestion à Court Terme de la Crise}}

La gestion de la crise, malgré les hésitations (refus de sauver la banque d’affaires Lehmann Brothers, refus du premier plan Paulson par la Chambre des Représentants, cavalier seul des Irlandais, première réaction de repli d’Angela Markel), a montré que le dogme de l’autorégulation des marchés financiers avait vécu.

Elle a eu deux buts principaux :

– rétablir un minimum de confiance entre les banques (« rétablir l’interbancarité ») pour éviter la paralysie totale du crédit qui aurait pu conduire à un effondrement de l’économie « réelle » ou à des retraits massifs de dépôts par les particuliers. Malheureusement, le comportement de nombreuses banques montre que ce but n’a pas encore été atteint (malgré la baisse de certains taux) ;

– éviter l’effondrement de la valeur des actifs et notamment la faillite d’une institution importante mettant en péril d’autres institutions importantes : la faillite d’une banque régionale américaine est presque sans effet, mais le gouvernement Américain ne pouvait se permettre la faillite de l’assureur AIG, de la banque Wachovia ou du tandem JP Morgan/Bear Sterns et, plus récemment, de Bank of America.

Dans le premier cas, les gouvernements ont garanti les dépôts des particuliers et les banques centrales ont massivement injecté des liquidités de façon temporaire. Ceci a conduit à une étatisation du crédit.
Dans le second cas, les gouvernements ont investi des sommes nettement inférieures (quelques dizaines de milliards d’Euros) pour éviter la faillite de banques. Dans quelques cas extrêmes, les banques ont même été nationalisées (Northern Rock, RBS, Fortis). Les prises de participations (temporaires dans leur principe) des gouvernements ont peut-être aussi visé à éviter que les principales banques d’un pays ne passent sous contrôle étranger : la capitalisation boursière de nombreux établissements a fondu, depuis le début de 2008, de telle manière que nombre de banques sont devenues opéables (Barclays, Citigroup ou Société Générale par exemple), notamment par des fonds souverains .

L’intervention massive des banques centrales, la coordination entre les Etats, la mise de côté totale des règles de la concurrence aux Etats-Unis et, provisoirement, selon le commissaire bruxellois Nellie Kroes, en Europe, ont permis d’empêcher un krach financier général, sans toutefois que l’on ait vraiment apuré les bilans des différentes institutions financières, donc sans que l’on soit sûr de ne pas vivre un tel krach dans les mois qui viennent.

{{III- Quelles Réponses à Plus Long Terme ?}}

La première réponse, proposée par de nombreux intervenants, est une plus forte régulation puisque les marchés ne sont pas capables de s’autoréguler. De nombreuses pistes sont à explorer dans ce sens.
Toutefois, il faudra aussi s’interroger sur la nécessité d’une refondation des relations entre la finance et le reste des activités économiques, voire humaines.

{{III-a Quelles nouvelles règles respectées par tous ?}}

De nombreuses pistes ont été proposées (certaines d’entre elles ont déjà fait l’objet de décisions au moins au niveau politique) :

– changement des règles comptables (abandon de la valeur de marché par exemple)

– limitation très forte, voire interdiction, du « hors bilan » et de la titrisation

– baisse de la rémunération des fonds placés auprès de la BCE par les banques

– limitation forte, voire interdiction, des ventes à découvert, voire de la spéculation à la baisse

– limitation des effets de levier

– faut-il aller jusqu’à une réglementation des modèles de calcul des risques et de valorisation des options dont on sait qu’ils reposent sur des hypothèses fausses ?

– encadrement de l’ensemble des institutions financières (y compris crédit à la consommation, …)

– encadrement de la rémunération des banquiers (stock options, parachutes dorés, voire salaires, bonus calculés sur plusieurs années), surtout quand ils ne sont pas mandataires sociaux (et donc protégés par le Code du Travail ou la jurisprudence)

– indépendance des conseils d’administration ou de surveillance vis à vis des directions des banques, surtout si l’Etat devient actionnaire de référence

– indépendance et surveillance par les régulateurs des agences de notation et des services d’analyse des grandes banques
– taxation à un niveau faible de transactions pour décourager la spéculation et le gonflement de la sphère financière par rapport à l’économie réelle (un baril de pétrole change plus de 100 fois de main entre son extraction et sa consommation). Cette taxe pourrait être allouée au FMI.

– système d’alerte potentiellement confié au FMI

– sanctuarisation de certains produits : riz, blé, … et autres produits de première nécessité pour lesquels les marchés à terme seraient très encadrés
Les Etats, surtout quand ils investissent au capital des banques, doivent donc être en mesure de faire entendre leur voix : gouvernance des banques, redémarrage du crédit, importance du long terme, restauration d’un cadre coopératif entre banques.

On insistera sur l’encadrement de la titrisation et de l’effet de levier sans lesquels toutes les innovations toxiques de ces dernières années (CDO, CDS) n’auraient pas pu voir le jour. Ce double processus a conduit à une véritable création de « fausse monnaie » à l’échelon mondial, à partir d’une déresponsabilisation des prêteurs. Il a été favorisé par la déréglementation voulue par des opérateurs financiers qui se sont illusionnés sur leur capacité de traiter le risque de marché à partir de modèles mathématiques.
Ce schéma implique une acceptation générale de ces règles (le consensus risque de se limiter à quelques règles générales et peu contraignantes). Sinon, une partie des capitaux seront transférés vers des pays ne les appliquant pas et permettant une plus grande spéculation, donc peut-être la possibilité de rendements plus élevés. La solution de la crise financière passe donc par la mise au pas des paradis fiscaux. Ceci est loin d’être gagné, comme le montre l’absence de la Suisse et du Luxembourg à la conférence internationale traitant de ce sujet. Des financiers Américains réfléchissent déjà à des produits ou à des plates-formes permettant de s’exonérer des régulations prévues : il faut donc instaurer des règles génériques et des contrôles très en amont.

Au-delà de ces considérations, il convient de comprendre que les innovations financières de ces dernières années ont peu à voir avec les innovations des entrepreneurs « à la Schumpeter ». Comme elles consistent principalement à créer des gisements « à risque » dans le but de trouver de hauts rendements, elles entraînent l’adhésion de tous les opérateurs habités du même esprit d’avidité, sur la base d’une connivence implicite, tandis que les innovations des marchés économiques sont soumises à l’arbitrage d’acheteurs dont les intérêts sont profondément différents.

C’est pourquoi les nouveaux « produits financiers » ne devraient être introduits qu’avec un accord formel des autorités publiques concernées et soumis à un suivi scrupuleux. En effet, les règles proposées ne visent pas à étouffer les innovations utiles : les subprimes, les junk bonds ou le recyclage des pétrodollars au début en quantité limitée étaient de bonnes idées. Les entreprises industrielles travaillant avec des matières premières ou les compagnies aériennes ont besoin de pouvoir se couvrir et donc de marchés à terme (qu’il ne s’agit pas de « fermer », mais de contrôler strictement et de focaliser sur des services directement liés à l’économie)
{{
III-b Une approche plus globale}}

Cette crise constitue une défaite profonde pour le libéralisme économique et pour les tenants de l’autorégulation des marchés. La cupidité l’a emporté.
Des solutions techniques temporaires (et peut-être malheureusement insuffisantes) à la crise financière actuelle ont été trouvées, mais elles auront un coût significatif et cette crise induit une crise économique sévère.
Il est donc proposé de passer d’un schéma où :
l’Homme est subordonné à l’économie qui est subordonnée à la finance (valeur pour l’actionnaire, taux de rendement de 15 % sur fonds propres, …)
à un schéma où :

la finance est au service de l’économie qui est au service de l’Homme (prise en compte de la dimension écologique voire culturelle)
et où le moyen terme et le long terme seront pris en compte

En effet, le système actuel conduit à une « double peine » des couches modestes :

– stagnation des salaires et hausse des profits, accompagnées d’une remise en cause d’acquis sociaux, d’une pression accrue sur les salariés, de l’ouverture à des marchés où les règles démocratiques, sociales ou environnementales ne sont pas respectées

– croissance des prix des denrées de base (via la spéculation sur les matières premières) et des loyers ou des acquisitions immobilières (les propriétaires sont souvent de grands Groupes financiers)

Cette vision plus globale doit se traduire au niveau institutionnel :

• Le FMI, ou une autre entité moins controversée et plus indépendante, pourrait gérer un système d’alerte : plus une crise couve longtemps plus elle s’avère destructrice. Le premier ralentissement de l’immobilier Américain a eu lieu en octobre 2005 et la crise n’a éclaté réellement qu’entre l’été 2007 et l’été 2008.

Même si le FMI (ou cette nouvelle entité à définir) n’est pas mandaté pour jouer les Cassandre, il doit informer les marchés, les gouvernements et les citoyens pour limiter les périodes d’euphorie irraisonnée.
En outre, le FMI doit mieux intervenir au niveau des prêts effectués à certains pays pour éviter des taux d’intérêts exorbitants, surtout quand lui-même les garantit (et se comporte en fait en rehausseur de crédit).

• La double question de l’indépendance et des missions des banques centrales se pose :

– la Federal Reserve Américaine a ouvert le robinet des liquidités depuis plusieurs années permettant une croissance économique plus rapide, mais cette abondance de liquidités bon marché a poussé les ménages à fortement s’endetter , a généré l’inflation de la valeur des actifs et a contribué à la mise en place de forts effets de levier.

– la Banque Centrale Européenne a eu un comportement diamétralement opposé : sa focalisation sur l’augmentation des prix (dont les causes étaient souvent exogènes à la zone Euro) l’a conduite à encore relever ses taux d’intérêt l’été dernier.

Il faut donc élaborer un système de gouvernance des banques centrales sophistiqué (et moins dépendant des marchés) et organiser la coopération entre la BCE et un gouvernement économique de la zone Euro à construire.

• Il faudra aussi s’interroger sur les bienfaits des accords de Lomé et du principe des caisses de stabilisation de matières premières agricoles. Une part importante de ces systèmes a été démantelée sous la pression des « marchés » et des libéraux. Une réorganisation s’impose. Les biens vitaux ne peuvent pas être des supports d’actifs financiers.

• Si les Etats investissent significativement dans les banques de leurs pays, voire deviennent actionnaires de référence ou à 100%, quel va être leur comportement ? Limiteront-ils les rémunérations des dirigeants et des traders ? Mettront-ils le crédit plus au service de l’investissement et de l’économie productive que de la spéculation (via les effets de levier) ? Comment seront organisées les éventuelles privatisations ultérieures ?

• Comment tirer parti de cette crise pour approfondir la construction économique Européenne (zone Euro, zone Euro + Grande Bretagne, Europe des 27) ? Il est indispensable de regagner la confiance des citoyens Européens qui a été très ébranlée par le comportement et les mensonges des dirigeants du système financier.

En outre, l’établissement d’un monde multipolaire semble s’imposer pour empêcher le dumping social, qui est bien le ressort caché de la crise financière, et le dumping environnemental, toujours menaçant, malgré les prises de position officielles. Il s’agit pour chaque zone du monde de trouver ses équilibres, en échappant au « struggle for life » imposé par le libre-échange inconditionnel et, donc, de passer du libre-échange au « juste-échange ».

Une réflexion devra aussi être menée sur la gestion du temps : un hiatus majeur existe entre la finance « moderne » qui vit dans l’instant et la volatilité et l’économie productive qui a des horizons de temps beaucoup plus longs (de 6 mois dans le textile à 6-8 ans dans l’automobile et à 15-20 ans dans l’énergie). La réorientation nécessaire des bourses implique de donner plus de poids aux actionnaires « durables ». L’Europe pourrait prendre l’initiative en ce sens, pour soustraire ses entreprises à la tyrannie de la « shareholder value ».
Dans le même esprit, l’évaluation des résultats des entreprises ne doit plus se faire en fonction de la publication de résultats trimestriels, mais sur une période de quelques années (même si des résultats au moins semestriels doivent continuer à être publiés par souci de transparence). De même, la rémunération des banquiers devrait être calculée en tenant compte des résultats de leurs actions sur 2 à 4 ans et non sur 6 à 12 mois.

Enfin, le système financier devra donc revenir à ses missions fondamentales :

– les banques commerciales sont faites pour prêter à des entreprises ou à des particuliers et non pour développer des activités de banques de capitaux

– la Bourse doit servir au financement à long terme des entreprises et non à la spéculation

– les marchés à terme doivent viser à la couverture des sociétés industrielles ou de services (comme les Compagnies Aériennes) qui ne peuvent pas encaisser des variations brutales de cours des matières premières ou du pétrole et non à la pure spéculation financière ou à la création de bulles via des effets de levier.

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IV- Conclusion}}

Même si la crise financière semble avoir été contenue à court terme (mais pas forcément résolue) par des mesures techniques, elle a d’ores et déjà des conséquences durables sur les plans économique et politique.
Cette crise financière est le reflet d’une dérive incontrôlée et d’une crise morale profonde du capitalisme : finance-casino où la Bourse ne joue plus son rôle de financement à long terme des entreprises, « avidité » des intermédiaires financiers, prééminence du court terme, privatisation des profits et socialisation des pertes, pour favoriser toujours plus le capital au détriment du travail dans la répartition des richesses. En outre, il ne faudra pas oublier qu’un monde globalisé est plus enclin à générer des crises économiques .
Le désarroi, qui en résulte, notamment des citoyens Européens, génère une forte demande vis à vis des hommes politiques : explication de la crise et, éventuellement, du monde dans lequel nous vivons. Nous sommes face à un point de rupture important où la finance doit retourner à ses missions fondamentales et se mettre au service de l’économie qui doit être au service de l’Homme. Nous devons collectivement faire émerger un nouveau paradigme économique, social, écologique et culturel viable et durable pour le XXIème siècle.
L’émergence de ce « nouveau monde » ne se fera pas sans résistance (de ceux qui ont récemment failli et dont la position a été remise en cause, mais aussi conservatisme de ceux qui sont en difficulté) et nécessitera la création d’un nouveau consensus politique (auprès de quelles couches sociales ?). Il sera sans doute nécessaire de mettre en avant le prix qui a dû être payé pour endiguer la crise actuelle : tous ces capitaux injectés pour sauver le système financier devront, soit être remboursés par les générations futures, soit être gommés par le recours à l’inflation pendant de nombreuses années.
La crise actuelle risque donc d’entraîner un abaissement important de la position Américaine, mais aussi du système capitaliste. Toutefois, il ne faut pas que certains se réjouissent automatiquement d’un éventuel effondrement rapide du système capitaliste. En effet, la crise pourrait, certes, déboucher sur un modèle plus régulé viable à long terme notamment sur le plan écologique, mais aussi voir l’émergence de régimes autocratiques ou l’apparition de « trous noirs » politiques ou de féodalités comme l’Afrique des Grands Lacs, l’Afghanistan ou l’Asie Centrale.

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De nombreuses pistes ont été proposées (certaines d’entre elles ont déjà fait l’objet de décisions au moins au niveau politique) :

– changement des règles comptables (abandon de la valeur de marché par exemple)

– limitation très forte, voire interdiction, du « hors bilan » et de la titrisation
– baisse de la rémunération des fonds placés auprès de la BCE par les banques

– limitation forte, voire interdiction, des ventes à découvert, voire de la spéculation à la baisse

– limitation des effets de levier

– faut-il aller jusqu’à une réglementation des modèles de calcul des risques et de valorisation des options dont on sait qu’ils reposent sur des hypothèses fausses ?

– encadrement de l’ensemble des institutions financières (y compris crédit à la consommation, …)

– encadrement de la rémunération des banquiers (stock options, parachutes dorés, voire salaires, bonus calculés sur plusieurs années), surtout quand ils ne sont pas mandataires sociaux (et donc protégés par le Code du Travail ou la jurisprudence)

– indépendance des conseils d’administration ou de surveillance vis à vis des directions des banques, surtout si l’Etat devient actionnaire de référence

– indépendance et surveillance par les régulateurs des agences de notation et des services d’analyse des grandes banques

– taxation à un niveau faible de transactions pour décourager la spéculation et le gonflement de la sphère financière par rapport à l’économie réelle (un baril de pétrole change plus de 100 fois de main entre son extraction et sa consommation). Cette taxe pourrait être allouée au FMI.

– système d’alerte potentiellement confié au FMI

– sanctuarisation de certains produits : riz, blé, … et autres produits de première nécessité pour lesquels les marchés à terme seraient très encadrés
Les Etats, surtout quand ils investissent au capital des banques, doivent donc être en mesure de faire entendre leur voix : gouvernance des banques, redémarrage du crédit, importance du long terme, restauration d’un cadre coopératif entre banques.

On insistera sur l’encadrement de la titrisation et de l’effet de levier sans lesquels toutes les innovations toxiques de ces dernières années (CDO, CDS) n’auraient pas pu voir le jour. Ce double processus a conduit à une véritable création de « fausse monnaie » à l’échelon mondial, à partir d’une déresponsabilisation des prêteurs. Il a été favorisé par la déréglementation voulue par des opérateurs financiers qui se sont illusionnés sur leur capacité de traiter le risque de marché à partir de modèles mathématiques.
Ce schéma implique une acceptation générale de ces règles (le consensus risque de se limiter à quelques règles générales et peu contraignantes). Sinon, une partie des capitaux seront transférés vers des pays ne les appliquant pas et permettant une plus grande spéculation, donc peut-être la possibilité de rendements plus élevés. La solution de la crise financière passe donc par la mise au pas des paradis fiscaux. Ceci est loin d’être gagné, comme le montre l’absence de la Suisse et du Luxembourg à la conférence internationale traitant de ce sujet. Des financiers Américains réfléchissent déjà à des produits ou à des plates-formes permettant de s’exonérer des régulations prévues : il faut donc instaurer des règles génériques et des contrôles très en amont.

Au-delà de ces considérations, il convient de comprendre que les innovations financières de ces dernières années ont peu à voir avec les innovations des entrepreneurs « à la Schumpeter ». Comme elles consistent principalement à créer des gisements « à risque » dans le but de trouver de hauts rendements, elles entraînent l’adhésion de tous les opérateurs habités du même esprit d’avidité, sur la base d’une connivence implicite, tandis que les innovations des marchés économiques sont soumises à l’arbitrage d’acheteurs dont les intérêts sont profondément différents.

C’est pourquoi les nouveaux « produits financiers » ne devraient être introduits qu’avec un accord formel des autorités publiques concernées et soumis à un suivi scrupuleux. En effet, les règles proposées ne visent pas à étouffer les innovations utiles : les subprimes, les junk bonds ou le recyclage des pétrodollars au début en quantité limitée étaient de bonnes idées. Les entreprises industrielles travaillant avec des matières premières ou les compagnies aériennes ont besoin de pouvoir se couvrir et donc de marchés à terme (qu’il ne s’agit pas de « fermer », mais de contrôler strictement et de focaliser sur des services directement liés à l’économie)

{{III-b Une approche plus globale}}

Cette crise constitue une défaite profonde pour le libéralisme économique et pour les tenants de l’autorégulation des marchés. La cupidité l’a emporté.
Des solutions techniques temporaires (et peut-être malheureusement insuffisantes) à la crise financière actuelle ont été trouvées, mais elles auront un coût significatif et cette crise induit une crise économique sévère.
Il est donc proposé de passer d’un schéma où :

l’Homme est subordonné à l’économie qui est subordonnée à la finance (valeur pour l’actionnaire, taux de rendement de 15 % sur fonds propres, …)
à un schéma où :

la finance est au service de l’économie qui est au service de l’Homme (prise en compte de la dimension écologique voire culturelle)
et où le moyen terme et le long terme seront pris en compte

En effet, le système actuel conduit à une « double peine » des couches modestes :

– stagnation des salaires et hausse des profits, accompagnées d’une remise en cause d’acquis sociaux, d’une pression accrue sur les salariés, de l’ouverture à des marchés où les règles démocratiques, sociales ou environnementales ne sont pas respectées

– croissance des prix des denrées de base (via la spéculation sur les matières premières) et des loyers ou des acquisitions immobilières (les propriétaires sont souvent de grands Groupes financiers)

Cette vision plus globale doit se traduire au niveau institutionnel :
• Le FMI, ou une autre entité moins controversée et plus indépendante, pourrait gérer un système d’alerte : plus une crise couve longtemps plus elle s’avère destructrice. Le premier ralentissement de l’immobilier Américain a eu lieu en octobre 2005 et la crise n’a éclaté réellement qu’entre l’été 2007 et l’été 2008.

Même si le FMI (ou cette nouvelle entité à définir) n’est pas mandaté pour jouer les Cassandre, il doit informer les marchés, les gouvernements et les citoyens pour limiter les périodes d’euphorie irraisonnée.
En outre, le FMI doit mieux intervenir au niveau des prêts effectués à certains pays pour éviter des taux d’intérêts exorbitants, surtout quand lui-même les garantit (et se comporte en fait en rehausseur de crédit).

• La double question de l’indépendance et des missions des banques centrales se pose :

– la Federal Reserve Américaine a ouvert le robinet des liquidités depuis plusieurs années permettant une croissance économique plus rapide, mais cette abondance de liquidités bon marché a poussé les ménages à fortement s’endetter , a généré l’inflation de la valeur des actifs et a contribué à la mise en place de forts effets de levier.

– la Banque Centrale Européenne a eu un comportement diamétralement opposé : sa focalisation sur l’augmentation des prix (dont les causes étaient souvent exogènes à la zone Euro) l’a conduite à encore relever ses taux d’intérêt l’été dernier.

Il faut donc élaborer un système de gouvernance des banques centrales sophistiqué (et moins dépendant des marchés) et organiser la coopération entre la BCE et un gouvernement économique de la zone Euro à construire.
• Il faudra aussi s’interroger sur les bienfaits des accords de Lomé et du principe des caisses de stabilisation de matières premières agricoles. Une part importante de ces systèmes a été démantelée sous la pression des « marchés » et des libéraux. Une réorganisation s’impose. Les biens vitaux ne peuvent pas être des supports d’actifs financiers.

• Si les Etats investissent significativement dans les banques de leurs pays, voire deviennent actionnaires de référence ou à 100%, quel va être leur comportement ? Limiteront-ils les rémunérations des dirigeants et des traders ? Mettront-ils le crédit plus au service de l’investissement et de l’économie productive que de la spéculation (via les effets de levier) ? Comment seront organisées les éventuelles privatisations ultérieures ?

• Comment tirer parti de cette crise pour approfondir la construction économique Européenne (zone Euro, zone Euro + Grande Bretagne, Europe des 27) ? Il est indispensable de regagner la confiance des citoyens Européens qui a été très ébranlée par le comportement et les mensonges des dirigeants du système financier.

En outre, l’établissement d’un monde multipolaire semble s’imposer pour empêcher le dumping social, qui est bien le ressort caché de la crise financière, et le dumping environnemental, toujours menaçant, malgré les prises de position officielles. Il s’agit pour chaque zone du monde de trouver ses équilibres, en échappant au « struggle for life » imposé par le libre-échange inconditionnel et, donc, de passer du libre-échange au « juste-échange ».

Une réflexion devra aussi être menée sur la gestion du temps : un hiatus majeur existe entre la finance « moderne » qui vit dans l’instant et la volatilité et l’économie productive qui a des horizons de temps beaucoup plus longs (de 6 mois dans le textile à 6-8 ans dans l’automobile et à 15-20 ans dans l’énergie). La réorientation nécessaire des bourses implique de donner plus de poids aux actionnaires « durables ». L’Europe pourrait prendre l’initiative en ce sens, pour soustraire ses entreprises à la tyrannie de la « shareholder value ».
Dans le même esprit, l’évaluation des résultats des entreprises ne doit plus se faire en fonction de la publication de résultats trimestriels, mais sur une période de quelques années (même si des résultats au moins semestriels doivent continuer à être publiés par souci de transparence). De même, la rémunération des banquiers devrait être calculée en tenant compte des résultats de leurs actions sur 2 à 4 ans et non sur 6 à 12 mois.

Enfin, le système financier devra donc revenir à ses missions fondamentales :

– les banques commerciales sont faites pour prêter à des entreprises ou à des particuliers et non pour développer des activités de banques de capitaux

– la Bourse doit servir au financement à long terme des entreprises et non
à la spéculation

– les marchés à terme doivent viser à la couverture des sociétés industrielles ou de services (comme les Compagnies Aériennes) qui ne peuvent pas encaisser des variations brutales de cours des matières premières ou du pétrole et non à la pure spéculation financière ou à la création de bulles via des effets de levier.

{{IV- Conclusion}}

Même si la crise financière semble avoir été contenue à court terme (mais pas forcément résolue) par des mesures techniques, elle a d’ores et déjà des conséquences durables sur les plans économique et politique.
Cette crise financière est le reflet d’une dérive incontrôlée et d’une crise morale profonde du capitalisme : finance-casino où la Bourse ne joue plus son rôle de financement à long terme des entreprises, « avidité » des intermédiaires financiers, prééminence du court terme, privatisation des profits et socialisation des pertes, pour favoriser toujours plus le capital au détriment du travail dans la répartition des richesses. En outre, il ne faudra pas oublier qu’un monde globalisé est plus enclin à générer des crises économiques .

Le désarroi, qui en résulte, notamment des citoyens Européens, génère une forte demande vis à vis des hommes politiques : explication de la crise et, éventuellement, du monde dans lequel nous vivons. Nous sommes face à un point de rupture important où la finance doit retourner à ses missions fondamentales et se mettre au service de l’économie qui doit être au service de l’Homme. Nous devons collectivement faire émerger un nouveau paradigme économique, social, écologique et culturel viable et durable pour le XXIème siècle.

L’émergence de ce « nouveau monde » ne se fera pas sans résistance (de ceux qui ont récemment failli et dont la position a été remise en cause, mais aussi conservatisme de ceux qui sont en difficulté) et nécessitera la création d’un nouveau consensus politique (auprès de quelles couches sociales ?). Il sera sans doute nécessaire de mettre en avant le prix qui a dû être payé pour endiguer la crise actuelle : tous ces capitaux injectés pour sauver le système financier devront, soit être remboursés par les générations futures, soit être gommés par le recours à l’inflation pendant de nombreuses années.

La crise actuelle risque donc d’entraîner un abaissement important de la position Américaine, mais aussi du système capitaliste. Toutefois, il ne faut pas que certains se réjouissent automatiquement d’un éventuel effondrement rapide du système capitaliste. En effet, la crise pourrait, certes, déboucher sur un modèle plus régulé viable à long terme notamment sur le plan écologique, mais aussi voir l’émergence de régimes autocratiques ou l’apparition de « trous noirs » politiques ou de féodalités comme l’Afrique des Grands Lacs, l’Afghanistan ou l’Asie Centrale.

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