Rendre l’école plus juste c’est travailler pour la réussite de tous

Avec Jean-Paul DELAHAYE

Mardi 19 novembre 2024, Ligue de l’enseignement, 3 rue Juliette Récamier, Paris 7ème

Jean-Paul Delahaye, a commencé sa carrière comme professeur d’histoire et géographie dans un collège. Il a ensuite occupé de nombreuses fonctions dans l’éducation nationale. Directeur d’école normale, inspecteur d’académie, conseiller de Jack Lang sur l’exclusion et la grande pauvreté, inspecteur général, etc. Il a été nommé directeur général de l’enseignement scolaire en 2012. l a été administrateur de la Ligue de l’enseignement dont il a été le référent laïcité. Il a présidé le CNAL en 2018. Il est aujourd’hui administrateur du Cercle Condorcet du pays d’Apt dans le Vaucluse.

Source image : nousvousils.fr

Vivre en situation de grande pauvreté, c’est vivre en danger humain, social et scolaire . En France, sixième puissance mondiale, 1,2 millions d’enfants, soit un enfant sur dix sont des enfants de familles pauvres. C’est ainsi que débute le rapport de Jean-Paul Delahaye rendu à la ministre de l’éducation nationale en mai 2015, Najat Vallaud-Belkacem.

En 2018, l’INSEE estime à 2,9 millions le nombre d’enfants pauvres, soit 20%, vivant dans des familles sous le seuil de pauvreté..

Que fait la pauvreté à l’école ?  Peut-on entrer sereinement dans les apprentissages quand on est mal logé, mal soigné, mal nourri, mal habillé ? Que fait l’école de la pauvreté ? Malgré l’engagement des enseignants, la France demeure un des pays de l’OCDE dans lequel le poids de l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires.

Si l’école n’est pas la cause première de cette situation, il n’en reste pas moins que l’objectif qui devrait lui être assigné est de conduire les enfants des milieux sociaux et culturels  défavorisés à un niveau de connaissance suffisant pour s’extraire d’un destin de pauvreté aussi bien social que culturel.

Comment rendre les politiques publiques plus efficaces ? En réalité, il est possible de rendre notre école plus juste : par des actions sociales et de santé pour aider tous les élèves à entrer dans les apprentissages et par une autre organisation pédagogique d’une école davantage mobilisée pour la réussite de tous et pas seulement pour le tri et la sélection de quelques-uns.

C’est ainsi que l’on s’éloignera d’une préférence pour les inégalités qui semble de plus en plus prégnante au point de vouloir les traiter en séparant les élèves en difficulté des autres, accentuant les différences. (Notons que ce « séparatisme » est devenu un mouvement social…)

Jean-Paul Delahaye a publié deux ouvrages en relation avec ces questions : Une exception consolante (2021) dans lequel il retrace son expérience d’enfant de famille pauvre et l’Ecole n’est pas faite pour les pauvres (2022) qui bien que sévère sur la situation actuelle de l’enseignement scolaire trace les voies pour une école « républicaine et fraternelle ».

Ce témoignage et ces analyses sont le sujet de son intervention et du débat sur l’école.

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