Suites des Commentaires de René Iffly sur l’exposé d’Immanuel Wallerstein

Par Geneviève VOISIN, membre du Cercle Paris, le 23 octobre 2006

Dans la Lettre n° 17 de juin 2006, René Iffly met en avant les points avec lesquels il est en désaccord avec la thèse qu’Immanuel Wallerstein nous a présentée lors de la conférence du 20 mars 2006. Alors que j’ai apprécié le raisonnement méthodique qui pose les bases objectives des mécanismes qui régissent l’organisation de notre monde civilisé, qu’il m’a semblé entendre une piste de réflexions pour envisager d’inventer des alternatives au capitalisme, René Iffly nous explique qu’Immanuel Wallerstein “se trompe”. Je vois dans cette affirmation et la suite de son développement une réaction qui relève de ce qui s’appelle en psychologie : l’énoncé des freins à agir. Et il apparaît ainsi un préalable à la question de la capacité humaine à inventer…, celui de savoir s’il en existe la volonté et qui la détiendrait. Les raisons de réfléchir à une voie s’agissant d’alternative(s) au capitalisme sont multiples et, pour moi, évidentes. Elles se résument en une seule : la survie d’une humanité libre, égalitaire et fraternelle. La question proposée par l’exposé de Monsieur Wallerstein ne se pose pas en termes de peut-on mais bien de veut-on tout en précisant qui est le “on”. Les intéressés au maintien du capitalisme et donc à l’absence d’une réflexion sur au moins une alternative sont les capitalistes eux-mêmes, les bénéficiaires du système. Ils détiennent non seulement l’argent mais aussi le pouvoir et les discours. L’erreur est de penser qu’ils sont capables d’inventer autre chose que ce qui existe, ils n’en ont pas la volonté. Il y a tous les autres, ceux qui pâtissent des méfaits du système – beaucoup plus nombreux mais beaucoup moins bruyants. Le capitalisme se nourrissant des guerres et des richesses naturelles de la planète (y compris les richesses humaines), malgré les oppositions et les freins, il est grand temps de vouloir inventer un autre monde. Il nous reste à faire en sorte que nos gouvernants – décideurs, qu’ils soient financiers, politiques, gourous ou religieux deviennent des Inventeurs éclairés.

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