sur le Grand Débat National

En amont du mouvement des gilets jaunes, nous avions débattu sur la question de la démocratie, nous interrogeant sur la capacité des formes de démocratie actuelles à répondre aux grands enjeux planétaires. Nous disions que la démocratie est aujourd’hui devenue contestable pour certains, alors que nous pensions qu’elle était désirée et recherchée par tous les humains. Les procédures démocratiques peu-vent-elles décider du bien commun quand tant d’intérêts particuliers, dont certains très puissants, s’y opposent? Ce qui paraît impensable doit être examiné : la démocratie est-elle toujours le fondement né-cessaire de nos sociétés? À quelles conditions, avec quels affrontements peut-elle renouer avec une di-mension progressiste, égalitaire sur le plan social et libérale pour les choix de vie individuels?

Le mouvement des gilets jaunes a mis en évidence la perte de confiance dans la démocratie représenta-tive. Il met en cause les « élites » gouvernantes et revendique le droit des citoyens à faire directement la loi ou à révoquer leurs élus « insatisfaisants », demandant le recours à des référendums d’initiative ci-toyenne.

Mais, parti d’une contestation des taxes sur les carburants et des mesures de limitation de vitesse, ce mouvement est surtout social : revendication d’un meilleur « pouvoir » d’achat, et plus généralement d’une meilleure insertion dans la société dont ses membres se sentent « exclus ». Ils sont partisans d’une plus grande justice sociale, en particulier fiscale. Le soutien longtemps apporté par une majorité des français témoigne de l’ampleur sociale et politique de ce mouvement. Il s’adresse à l’état tout en contes-tant ses politiques. Il y a une demande de politique « juste ».

Le grand débat national lancé par le président de la République peut-il être une occasion de recenser l’ensemble des questions que se posent les français?

Nous nous proposons d’y apporter notre réflexion commune et de suggérer quelques pistes de change-ments, voire de révolution dans la façon de concevoir donc de gouverner notre société.

Président du Cercle Condorcet de Paris