Après les vacances, le travail ! Encore qu’il soit bien difficile d’admettre que le temps des vacances soit un temps de vacance pour la pensée et l’action politiques.
Le Moyen-Orient, le sommet de Gênes, la Macédoine, ont, entres autre événements, été là pour nous rappeler que le devoir de vigilance, afin de lutter pour la paix dans le monde et la défense des droits de l’homme, doit être de chaque instant.
A notre manière, nous avons voulu et voulons apporter notre modeste contribution au débat sur le Moyen-Orient.
Ainsi avons-nous organisé une plénière exceptionnelle et remarquable avec Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine, et Elie Barnavi, ambassadeur d’Israèl. Discussion en vérité entre deux diplomates certes, mais aussi entre deux personnalités amies, qui, fermes sur leurs convictions, n’en sont pas moins partisans tous deux de la paix et du dialogue politique.
Nous espérons pouvoir prochainement publier le texte de cette rencontre. En attendant, elle a donné l’idée à votre bureau de publier une tribune libre sur le sujet, parue dans le quotidien la Croix, que vous pourrez lire dans cette lettre et qui nous a valu de nombreuses réactions.
Le temps fort de notre rentrée est bien sûr le colloque, le 22 septembre “La France face au capitalisme”, organisé en commun avec
Convictions et le Cercle Républicain – Vouloir la République. Un moment de réflexion au seuil d’une année politique importante avec l’élection présidentielle et les élections législatives, sans parler du débat européen qui se poursuit dans la perspective 2004.
Nous voulons tranquillement, à notre place, en toute liberté de pensée, contribuer, avec les amis invités à parler, au débat sur ce qui nous paraît une question fondamentale dans la France et le monde contemporains, et qui pourtant tend à être occulté, sous l’effet, entre autres, du concept mis à toutes les sauces de mondialisation.
La brochure L’avenir du capitalisme que nous venons d’actualiser et de rééditer est un texte déjà important. Je suis sûr que ce colloque sera un autre moment intellectuel et politique intéressant, et que vous serez nombreux, avec vos amis, à y participer. Merci de vous inscrire vite.
La prochaine Lettre vous donnera plus de détail sur les plénières à venir et sur l’état des groupes de travail. Mais retenez d’ores et déjà la date du lundi 15 octobre, à 18 h 30, où nous tiendrons notre Assemblée générale et débattrons principalement de notre programme 2001-2002.
Bonne rentrée et rendez-vous au samedi 22 septembre.
Avec Roger Cans, journaliste, auteur de La Ruée vers l’eau (Folio/Galimard)
L’eau est devenue aujourd’hui une source de conflits géopolitiques, conséquence des enjeux considérables qu’elle suscite, eu égard au spectre de la pénurie, sur le plan stratégique international ou national et commercial.
Si l’eau devient une denrée rare, c’est fondamentalement pour deux raisons : d’une part, l’inégalité de répartition des ressources ; d’autre part, le développement de la consommation et … le gaspillage. La « course au soleil » vers le Sud, le tourisme saisonnier vers des pays chauds et secs (Espagne, Grèce, Tunisie), la montée des besoins structurels, tels l’accroissement démographique et le développement de l’électroménager consommateur sont ainsi des facteurs importants d’augmentation de la demande. A quoi il faut ajouter l’irrigation agricole, le développement de la consommation industrielle souvent démesurée.
En regard de cela, les ressources essentielles en eau sont dans des régions dépeuplées : le lac Baïkal en Sibérie, l’Amazonie, le Congo – Zaïre, le Canada, l’Antarctique.
Le spectre de la pénurie, le « stress hydrique » sont là.
Californie, Espagne, Portugal en sont quelques exemples.
On est au bord de la rupture et du conflit entre pays voisins : par exemple, Soudan – Egypte, les pays du Jourdain avec ici, en plus, l’utilisation de l’eau comme une véritable arme de guerre par Israël, Turquie-Irak-Syrie.
L’eau est par ailleurs devenue une source de profit pour des entreprises multinationales qui font fortune en intégrant la chaîne de la recherche à l’équipement, à l’implantation de réseaux et à la gestion des collectivités. D’autres font des profits considérables avec l’eau en bouteille ou en bonbonne, provoquant une véritable « ruée vers l’eau ».
Face à cet enjeu de l’eau, le droit international est inexistant, sauf le droit maritime. Il faut de toute urgence lutter pour une meilleure répartition et contre le gaspillage, alors que les ressources sont suffisantes mais mal gérées. La communauté internationale, pourtant, ne semble pas avoir pris conscience de la nécessaire régulation mondiale à instaurer.