La CRISE annoncée est arrivée. Ne nous trompons pas. Nous ne sommes pas en train de vivre (seulement) une crise financière de très grande ampleur, mais une crise planétaire de société, une crise du capitalisme qui la dominait jusqu’ici.
Cette crise met en lumière l’incroyable absence de sens moral et civique de nombre d’acteurs de par le monde et l’inacceptable façon dont les plus habiles à exploiter les failles du système ont accaparé la richesse par les moyens les moins avouables et continuent à le faire. Il s’en dégage une leçon majeure. Au-delà des (nécessaires) solutions techniques, c’est le comportement des « agents économiques », pour reprendre la terminologie en vigueur, tant du point de vue de son impact sur la vie même de la planète que sur le sort de ses habitants, qu’il faut chercher à modifier. Cette crise appelle un changement majeur de paradigmes économique, social et culturel. Ne laissons pas croire que l’on va s’en sortir simplement en « régulant » le capitalisme. La désillusion pourrait être terrible. C’est l’« esprit » même du capitalisme qu’il faut transformer.
Ces transformations nous ne pourrons pas les faire seuls. Avant de viser un changement planétaire, il nous faut le réaliser à l’échelle de l’Europe. Nous avons besoin de l’Europe et des européens. Il faut donc à l’Europe un véritable gouvernement, appuyé sur des institutions dignes de cette ambition, capable de mener une action appropriée pour lutter contre les conséquences de la crise et mener une politique de relance de l’économie. Ceci est urgent. Nous ne pouvons plus attendre.