Jean OFFREDO

Jean Offredo, président du Cercle Condorcet de Paris de 2000 à 2004, nous a quittés le 27 mars dernier. Il était né en septembre 1944, dans un camp de travail, d’un père breton, prisonnier de guerre, et d’une mère polonaise, déportée. Toute sa vie, il s’est considéré comme franco-polonais.
Après des études de sciences politiques, sa vie sera marquée par la rencontre de Robert Buron qui lui donnera le goût de l’engagement politique et celle de Georges Hourdin qui le fera entrer aux Publications de la Vie Catholique où il s’intéressera particulièrement à l’émergence du Tiers Monde.
Étant l’un des rares journalistes français parlant le polonais, il devient – lors des grèves de Gdansk et de la naissance du syndicat Solidarité, pendant l’été 80 – grand reporter à Antenne 2. Hervé Bourges le fait venir ensuite à TF1 où il présentera le journal de 20 heures, puis occupera diverses fonctions à la rédaction.

Pendant cette période riche en évènements, il noue des contacts solides avec Karol Wojtyla

(qui deviendra le pape Jean-Paul II), Tadeusz Mazowiecki (futur premier Premier ministre non communiste en 1989), les cardinaux Lustiger et Simon, le Père Popieluszko, assassiné en 1983.

Il a beaucoup réfléchi et produit sur des sujets aussi divers que les relations entre christianisme et marxisme, l’émergence du Tiers Monde, le dialogue interreligieux ou l’Europe de l’Est.

Jean était un laïque authentique et c’est ainsi que de membre du Cercle Condorcet de Paris, il en devint président en 2000.

Sa présidence fut très féconde sur ces sujets, mais il fonda aussi et présida l’Interclubs, structure rassemblant plusieurs cercles de réflexion (Convictions, Vouloir la République, Témoins, Réunir, Gauche Moderne…) pour donner à la gauche un nouveau corpus intellectuel après la déroute de l’élection présidentielle de 2002. Deux universités d’été ont été organisées sur ces sujets avec plusieurs centaines de participants.

Il a aussi organisé un important colloque à l’occasion du centenaire de la loi de 1905 et s’est impliqué dans l’organisation de nombreuses manifestations franco-polonaises.

Malheureusement atteint d’une maladie terrible, il a été contraint par son handicap à quitter la présidence du Cercle en 2004-2005. Son courage forçait l’admiration de tous ceux qui le côtoyaient. Ses convictions ont été fondamentales dans son attitude face à la maladie.

Il continuait à organiser des réunions chez lui avec des membres du Cercle pour se tenir au courant de nos activités mais aussi pour continuer à débattre. Le dernier sujet sur lequel il aurait aimé travailler était « la fraternité ».

Le Cercle perd un de ses membres éminents, mais aussi un ami.
Nous présentons toutes nos condoléances à son épouse et à ses filles, dont le soutien à Jean a toujours été sans faille et décisif.

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