avec Stéphane Rozès
9 novembre 2021
V
Quelle représentation les citoyens se font-ils de celui, ou celle, qui peut être président.e? Au delà du projet politique, la personnalité des candidats représente une incarnation qui dans la dernière période occupe de plus en plus de place dans les motivations de vote.
Depuis 1962, l’élection présidentielle est au cœur de notre système démocratique. L’élection au suffrage universel a bien entendu renforcé la personnalisation du pouvoir. La présidentielle serait « la rencontre d’un Homme avec le peuple » comme le résumait le Général de Gaulle. La plupart des candidat.es depuis l’ont redit. Beaucoup parlent à ce propos de « monarchie républicaine ». La fonction présidentielle aurait ainsi une dimension spirituelle et temporelle.
Stéphane Rozès, fin analyste de notre système de vie politique est notre invité. Comme sondeur, dirigeant de l’Institut CSA, puis comme Conseil, Il a travaillé confidentiellement pour 16 candidats lors de 4 présidentielles et 3 Présidents de la République. Il voit dans cette élection le moment de réactivation de notre Imaginaire dont les candidats sont les acteurs.
Mais comment se forme cet imaginaire ? A quoi correspond t-il ? En quoi ces institutions et cette incarnation correspondent-ils à notre Imaginaire ? S’agit-il d’une dérive du système constitutionnel de la Vème République ou d’un inconscient collectif ? Pourquoi dans la dernière période cette dimension d’incarnation de la fonction présidentielle est-elle devenue prépondérante ? Comment certains candidats peuvent-ils contribuer à construire cette incarnation ? Est-elle un invariant ou une humeur du moment ? Comment comprendre le phénomène Zemmour ? Quels sont les enjeux actuels de la Présidentielle ? En quoi la nouvelle période post-pandémique change t-elle ce que l’on attend du futur locataire de l’Elysée et de l’exercice de sa fonction ?
Stéphane Rozès nous expose son analyse avant un moment d’échange avec lui.
Bernard Wolfer, Président du Cercle Condorcet