Relevé de conclusions : réunion du 21 décembre 2006.

Étaient présents : François Barré, Jean-Loup Motchane, Robert Bistolfi, Jean-Pierre Pagé,
Françoise Le Berre.
Étaient excusées : Marie-Claire Germanaud et Geneviève Petiot.

Les questions de l’objectif et de la méthode de travail du Groupe ont été réabordées. La segmentation énoncée dans le dernier document pour servir de base au travail du Groupe- espace public comme lieu, espace public comme parole, espace public comme réseau (Internet) – ne recueille toujours pas le consensus de celui-ci.
Il y a consensus pour traiter du thème de la Ville, mais à la condition de ne pas limiter ce traitement à la réflexion sur la forme de la Ville, mais de l’étendre à l’incidence des changements opérés dans l’espace urbain sur les relations entre les individus. Ce qui conduit à réintroduire les autres thèmes. Il s’agit de dégager les causes et les raisons profondes du délitement de la ville : plus de mixité sociale ; relégation : exclusion ; “non-ville”.

Suggestion est alors faite de redéfinir de façon claire les contours et les limites de l’espace public dont nous voulons parler et d’identifier, à partir des différents textes produits par le Groupe, les « lieux d’urgence » ( ?) prioritaires pour la reconstruction des espaces publics, ce que l’on peut qualifier de synthèse de nos travaux antérieurs dépassant les simples énumérations de points .
Jean-Loup Motchane considère que nous devrions envisager tous les différents aspects de l’espace public. Nous avons tendance à en donner une définition exclusivement politique. Il fait l’objet d’une incarnation dans le réel, mais il a aussi des caractéristiques “mentales” : le symbolique et l’imaginaire.
Par ailleurs, la dimension politique s’accompagne d’une dimension sociale ; l’espace public suppose qu’il y ait “contrat social”. Comment lui redonner cette fonction sociale qu’il a perdue (résultante des changements sociaux qui sont intervenus et notamment du creusement des inégalités) ?
Pour François Barré, la crise de l’espace public est la crise de la délibération commune dans un espace collectif. Et il s’interroge : “Qu’est-ce qui fait du lieu et du lien ?” Pour lui, le communautarisme est la privatisation de l’espace public. Il propose de faire une typologie autour des notions suivantes :
Espaces – réseaux – institutions -groupes -lieux -flux
Ce qui relève à chaque fois de la sphère publique et de la sphère privée en quantifiant tout ce qui est fragmentation.

Propositions pour poursuivre :
– Une synthèse dans l’esprit de ce que souhaite le Groupe serait établie, conduisant à affiner la description de l’espace public tel que nous l’entendons et sa problématique. Sur cette base, un colloque associant d’autres membres du Cercle pourrait être organisé.
– Ce ci ne dispense pas de continuer le travail du Groupe sur le thème de la Ville dont François Barré est le pilote, d’y associer les architectes et urbanistes dont il a proposé les noms, d’inviter Michel Bourdeau à y participer de façon permanente, de l’élargir à d’autres membres du Cercle qui souhaiteraient en faire partie.

Deux points ont fait l’objet de débats plus spécifiques :
– En premier lieu, le Groupe à manifesté son intérêt pour le thème de la presse et son rôle dans la construction de l’espace public. Il a été dit sur ce point que la désaffection du lectorat de la presse écrite compromettait l’existence d’un espace public de la presse libre et démocratique ; faisait disparaître une communauté de lecteurs d’un journal ; produisait une désaffiliation et la perte de la conscience d’appartenir à un ensemble. Le problème de la multiplication des journaux gratuits et ses conséquences fait partie de cette réflexion. Il est suggéré que Michel Cabirol poursuive sa réflexion amorcée dans le document « Media et démocratie ».
– Par ailleurs, une discussion s’est engagée sur les mérites, les limites et les inconvénients d’Internet. Peut-on réellement le considérer comme espace public démocratique ? Lieu de parole et d’expression (potentiellement pour tous), est-il assimilable – dans ses effets- à un lieu réel et matériel d’un espace public vivant ? Les avis sont partagés. L’espace public est un espace régi. Internet est un univers non-régulé, même si l’on peut considérer que c’est un espace de totale liberté. Il faudrait essayer de voir en quoi Internet peut être un réel outil d’échange démocratique et en pointer les dérives (gains et dangers). N’est-ce pas finalement « un espace où l’on est seuls, ensemble » ? [[ Pierre Rosanvallon, à la question : “ Internet est-il une avancée pour le débat politique ?”, répond : oui et non. Oui, parce qu’il multiplie les possibilités d’expression de tous, fait circuler plus facilement les idées et les opinions, favorise les possibilités d’interaction. Mais non, en ce sens qu’il produit un univers éclaté, disséminé. Internet est à la fois radicalement démocratique (chacun peut prendre la parole), et absolument impolitique (il ne produit pas de « commun » et diffracte à l’infini les opinions individuelles).]]

1 Le Groupe retient la proposition de Marie-Claire Germanaud de faire appel à Hervé Le Cronier.

Prochaine réunion du groupe :
Jeudi 18 janvier 07 de 18h à 20h – salle sous-sol rue Récamier

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